Enquêtes

  • A l'ANPE, des agents débordés traitent «du chômeur à la chaîne»

    Travail — Enquête

    Finis l'ANPE et les Assedic. Le Pôle emploi, «grand service public de l'emploi» voulu par Nicolas Sarkozy, démarre ce lundi 5 janvier. Par une première journée de grève. Si le fameux guichet unique vers lequel se dirigeront les demandeurs d'emploi ne verra le jour qu'en octobre 2009, les conseillers ANPE de la région parisienne ont déjà vu, avec la crise et les nouveaux modes de management, leur travail se modifier. Tous dénoncent une «industrialisation» et un «appauvrissement» de leur métier, et font état d'une montée des tensions au sein de leurs agences.

  • Un gros trou dans les archives de BNP-Paribas

    France — Enquête

    Emoi chez les historiens de l'économie: des cartons d'archives de BNP-Paribas ont été détruits par la banque alors qu'ils sont constitutifs d'un fonds utilisé par les chercheurs, recelant des pièces rares. La banque plaide l'erreur et promet de revoir ses procédures. L'étendue des destructions reste un mystère mais ce fonds portait sur les activités de l'ancien Comptoir national d'escompte avec plusieurs pays étrangers. Cette affaire repose la question de la gestion des archives des grandes entreprises privées.

  • 36 millions de pertes: «Le Monde» met «Télérama» en gage

    France — Enquête

    C'est une perte historique : selon les chiffres communiqués la semaine dernière au cours d'un conseil de surveillance, le groupe Le Monde a perdu 36 millions d'euros en 2008. Bien plus que ce qui était prévu. Selon nos informations, le plan de départs volontaires a coûté à lui seul 24 millions d'euros. En 2009, Le Monde sera encore déficitaire de 11 millions d'euros, sur fond d'effondrement de la publicité. Le groupe veut solliciter un nouveau prêt de 25 millions auprès de la BNP, avec l'hebdomadaire culturel Télérama en gage.

  • Crise alimentaire et spéculation financière: la chasse aux terres du Sud est ouverte

    International — Enquête

    Des Sud-Coréens ont annoncé en novembre avoir loué, pour 99 ans, des terres malgaches de la taille d'une moitié de la Belgique. Leurs récoltes de maïs et d'huile de palme seront acheminées, chaque année, vers la Corée. Objectif : répondre à la crise alimentaire... Ailleurs dans le monde, le Qatar fait ses courses en Indonésie, ou le Japon en Egypte. Face à ce grand marchandage des terres arables, les ONG tirent la sonnette d'alarme. La FAO a pointé du doigt le risque d'un «néocolonialisme agraire». Au-delà, c'est toute la question des droits de propriété de la terre qui se pose, dans les pays les plus pauvres de la planète.

  • Le PS cherche comment limiter la casse aux élections européennes

    Gauche(s) — Enquête

    Le parti socialiste, qui a tenu ce mardi son premier bureau national de «l'ère Aubry», réfléchit à son premier test électoral. Avec appréhension, car les élections au Parlement de Strasbourg ont tout du piège. Après l'excellent score de 2004, la dégringolade menace pour un parti encore fracturé. Les socialistes vont devoir s'accorder sur les listes et, surtout, sur un programme crédible qui permette de surmonter les divisions toujours fortes nées du référendum de 2005.

  • Bush devra-t-il bientôt répondre de la torture des prisonniers de guerre?

    International — Enquête

    Un récent rapport du Sénat des Etats-Unis implique clairement de hauts responsables de l'administration Bush dans les cas de mauvais traitements des détenus des guerres d'Irak et d'Afghanistan, en premier lieu Donald Rumsfeld. Mais ces accusations pourraient s'évaporer si le président sortant proclame une amnistie générale. Il ne resterait plus alors que les tribunaux étrangers comme recours.

  • Sabotage à la SNCF: retour sur un emballement politique

    France — Enquête

    La chronologie des faits est éclairante: l'opération contre les neuf de Tarnac fut médiatiquement maîtrisée de bout en bout par l'intérieur. A ceci près, comme nous le révélons, que la police aurait préféré différer les interpellations. Affaire politique, affaire médiatique, second volet de notre enquête avec les témoignages directs de deux mis en examen et du porte-parole du ministère de l'intérieur.

  • Sabotage SNCF: la police a fait «un pur montage»

    France — Enquête

    Benjamin Rosoux et Mathieu Burnel, tous deux désignés par la police comme faisant partie du « premier cercle » de la Cellule invisible responsable des sabotages de caténaires de la SNCF, contestent en détail le rapport de la Sous-direction de la police antiterroriste, révélé par Mediapart. C'est un montage, un «pur ouvrage de scénarisation», assurent-ils. Ils reviennent aussi sur les conditions de leur garde à vue. Au même moment, une autre piste, venue d'Allemagne, évoquée par Mediapart dès le 22 novembre, fragilise encore un peu plus cette enquête de police qui n'a pu rassembler aucun élement de preuve matérielle. Premier volet de notre enquête.

  • Climat : Paris plante un arbre, et puis quoi?

    International — Enquête

    Quel peut être le rôle des grandes capitales dans la lutte contre le changement climatique? Paris soutient un projet de reboisement au Cameroun, en Haïti et à Madagascar, financé par les dons de particuliers : «Un Parisien, un arbre». C'est un projet pilote par lequel des émissions de gaz à effet de serre dans les pays industrialisés doivent être compensées par des plantations d'arbres dans les pays en développement. Mais un an après son lancement, c'est un fiasco économique et une polémique écologique.

  • Dexia, enquête sur une faillite d'Etat (5/5). Le putsch de Nicolas Sarkozy

    Économie et social — Enquête

    La panique financière, après la faillite de Lehman Brothers, conduit Dexia au bord du gouffre. En urgence, les gouvernements belge, français et luxembourgeois, doivent lui apporter 6,5 milliards d'euros de capital. Nicolas Sarkozy en profite pour imposer ses conditions et faire passer le pouvoir côté français. «L'Etat français a décidé», indique Augustin de Romanet, directeur général de la CDC, à des actionnaires belges médusés devant tant d'arrogance. Récit d'un sauvetage qui risque de laisser des traces profondes en Belgique, et qui aura sans doute des répercussions sur l'avenir de Dexia.

  • Dexia, enquête sur une faillite d'Etat (4/5). Les délices de la finance

    Économie et social — Enquête

    Ce devait être le lancement du groupe Dexia. Ce 29 mars 2000, la banque annonce le rachat d'une banque hollandaise, Labouchère, et celui d'une société américaine, FSA. Deux acquisitions fatales. La première a coûté au moins deux milliards à la banque, la seconde l'a précipitée au bord de faillite. L'addition de FSA est loin d'être réglée. Le dossier aggrave le contentieux entre Français et Belges.Suite de notre série sur l'affaire Dexia, cette banque au cœur du pouvoir local en Belgique et en France et aujourd'hui en faillite.

  • En Israël, la fin de la gauche ?

    Proche et Moyen-Orient — Enquête

    Alors que les militants des partis israéliens désignent jusqu'à la fin de la semaine leurs candidats à l'élection législative du 10 février 2009, le parti travailliste est au plus mal. Créditée de huit à dix députés selon les sondages, la formation d'Ehoud Barak pourrait devenir la cinquième force du pays. Un comble pour le parti qui a créé l'Etat d'Israël. Comment en est-il arrivé là ? Enquête sur une gauche et une formation qui ont fait, selon Daniel Ben-Simon (photo), un de ses nouveaux fers de lance, «toutes les gaffes possibles» depuis 1977. Lire aussi: Les militants du Likoud cèdent à la tentation de la droite extrême

  • Dexia, enquête sur une faillite d'Etat (3/5). Une banque aux petits soins avec les politiques

    Économie et social — Enquête

    D'emblée, il a été convenu que le Crédit local de France aurait un statut à part dans Dexia. Principale activité de la banque, celle-ci a continué à se développer en toute liberté. Personne pour contrôler ses projets, s'inquiéter de ses engagements dans FSA, sa filiale américaine de rehaussement de crédit: son conseil est dominé par les élus. Ils font une confiance aveugle aux responsables du Crédit local. C'est ce dernier qui est devenu leur conseil. Récit de ces liens étroits entre une banque et le monde politique local.

  • Dexia, enquête sur une faillite d'Etat (2/5). Tout en haut de l'affiche...

    Économie et social — Enquête

    A peine privatisé, le Crédit local de France rêve déjà à d'autres horizons. En 1996, il s'allie avec le Crédit communal de Belgique pour créer Dexia. «C'est la première fusion bancaire», se félicitent les dirigeants. Mais l'entente entre Français et Belges sera de très courte durée. Chaque camp poursuit des buts très différents. Des baronnies se constituent. La banque dépense des fortunes pour étendre son empire et joue avec son bilan pour augmenter ses profits. La crise la prend à revers. Deuxième épisode de notre grande enquête.

  • Dexia : enquête sur une faillite d'Etat

    Économie et social — Enquête

    Une banque en faillite, les gouvernements belge et français devant apporter en catastrophe 6,5 milliards d'euros, suivis d'une garantie de 150 milliards d'euros sur les crédits. Pour beaucoup, l'affaire Dexia est résolue. Dans les faits, rien n'est réglé. La banque franco-belge, au cœur du pouvoir local en Belgique aussi bien qu'en France, lutte toujours pour sa survie. Mais comment cette banque, présente sur des métiers bancaires censés être parmi les plus sûrs, le financement des collectivités locales et la banque de détail, a-t-elle pu être conduite à un tel désastre ? Retour en cinq volets sur l'histoire d'une faillite d'Etat, fruit d'une privatisation à la hussarde.Pour lire directement notre premier épisode, cliquez ici

  • Dexia, enquête sur une faillite d'Etat (1/5). Hold-up à la Caisse des dépôts

    Économie et social — Enquête

    A l'origine de Dexia, il y a la CAECL, un service de la Caisse des dépôts qui a la haute main sur le financement de toutes les collectivités locales. Nommé à sa tête en 1983, Pierre Richard, ancien responsable des villes sous Giscard mais aussi des premières lois sur la décentralisation de la gauche, va mener une bataille d'enfer pour arracher cette structure à la Caisse. Avec le soutien de Balladur et de l'UDF, il finira par l'emporter: la CAECL devient le Crédit local de France, privatisé. «Un vrai hold-up», se souviennent encore les témoins de l'époque.