On savait peu de choses sur la perquisition conduite le 26 mars par la brigade financière au siège de BNP Paribas, sinon qu'elle a pour origine une plainte pour faux et usage de faux déposée par Kléber Rossillon, l'un des héritiers de la dynastie Schlumberger, qui a été victime de l'escroquerie Madoff. Mediapart en révèle, en exclusivité, tous les détails. Selon cet investisseur, certains documents de souscription ont été contrefaits. Nous publions l'un d'eux: assorti d'une fausse signature, il s'agit d'un bulletin de souscription à la Sicav luxembourgeoise Luxalpha, intégralement investie en Madoff. La banque conteste avoir commis la moindre faute. Cet article est le premier volet d'une enquête mettant au jour de nombreux secrets de la confrontation judiciaire qui oppose des investisseurs français grugés à leurs banques.
C'est une des opérations immobilières les plus spectaculaires des trente dernières années. Icade, filiale de la Caisse des dépôts, s'apprête à vendre en un seul bloc près de 35.000 logements sociaux en banlieue parisienne (photo d'un immeuble à Bagneux). Elle en réclame 2,9 milliards d'euros. «Le prix du marché», selon la société, mais un prix qui a augmenté de 120% en trois ans! Une très bonne affaire... sauf pour les offices HLM de la région parisienne, seuls candidats à la reprise, et les actuels locataires.
Plus de 120.000 jeunes quittent chaque année le système scolaire français sans diplôme. Donc, avec un fort handicap sur le marché de l'emploi, puisqu'en France, le poids de la formation initiale est très important, et les allers-retours entre emploi et formation peu aisés. Pour ces décrocheurs, la seconde chance prend souvent la forme d’un projet professionnel plus ou moins voulu. Rares sont les structures qui leur proposent de reprendre des études plus longues.
Alors que Martin Hirsch doit annoncer mi-avril des mesures d'urgence pour les jeunes, le «grand service public d'orientation» promis en juin 2006 par Jacques Chirac et repris depuis par Nicolas Sarkozy se fait attendre. L'orientation à la française fonctionne encore souvent comme un couperet, par exclusions successives. Illustration au seuil de la troisième: une simple formalité vers le lycée général pour certains, une orientation par défaut vers la voie professionnelle pour les autres.
Premier volet de notre série sur l'orientation et la formation des jeunes.
En Corse comme à Strasbourg, ces derniers jours, de graves dérapages ont été repérés du côté des forces de l'ordre. Malgré les démentis officiels, des vidéos montrent que des interdits policiers – tirs tendus de grenades ou jets de pierre sur des manifestants – ont été transgressés. Alors qu'on est passé tout près de la «bavure» mortelle, le pouvoir doit-il s'enfermer dans le déni ou «tenir» ses troupes?
La coordination nationale des laboratoires en lutte se réunit à nouveau mardi 7 avril, étendant aux organismes de recherche le mouvement contre les réformes Pécresse. Parmi les sujets d'inquiétude: le poids des politiques sur les organismes publics. Accusé d'«archaïsme» et de «rigidité» par le président de la République, le CNRS n'attire pas moins l'attention de son entourage. Nominations contestées, rendez-vous discrets à l'Elysée, promotions écartées: la crise de la recherche s'aggrave sur fond de pressions politiques.
L'Elysée ne cesse d'exhorter les patrons à devenir exemplaires en matière de rémunérations. Mais quand l'Etat est actionnaire, incite-t-il vraiment à la modération qu'il prône aujourd'hui? Pas vraiment. Et même tout au contraire. De GDF Suez à Safran en passant par Renault, ses administrateurs apparaissent bien compréhensifs à l'égard des pratiques de rémunérations directement inspirées du privé. Revue de détail des largesses sur lesquelles l'Etat a accepté de fermer les yeux. Ici, il pleut des stock-options par millions d'euros, là, en pleine crise sociale, un colossal parachute doré est discrètement voté: Mediapart a mené l'enquête sur l'Etat-hypocrite. Ou si l'on préfère sur l'Etat-complice.
L'enquête sur le piratage de l'ordinateur d'un ancien responsable de Greenpeace s'accélère. Les policiers de l'Office central de lutte contre la criminalité liée aux technologies de l'information et de la communication se sont rendus, vendredi, au siège de Greenpeace France pour y récupérer des informations. Les enquêteurs semblent convaincus que l'officine missionnée par EDF, Kargus consultants, est parvenue à pénétrer l'ensemble du système informatique de l'organisation écologiste. Lors d'une précédente perquisition, ils avaient saisi le procès-verbal d'un conseil d'administration de Greenpeace, renforçant les soupçons d'infiltration.
Les avocats des «9 de Tarnac» font défense commune. Fait rare: jeudi, ils ont détaillé publiquement une partie du dossier. Et demandent la «déqualification» des faits reprochés à leurs clients. Ambiance d'une drôle de conférence de presse et précisions de Mediapart sur les derniers indices de l'enquête. Sur fond de guerre de com' entre la police, la justice et la défense.
L’affaire des fausses factures de Monoprix, susceptible d'impliquer la députée et secrétaire nationale de l’UMP, Chantal Brunel (photo), vient d’entrer dans une nouvelle phase judiciaire. Le parquet de Paris a ouvert, le 10 février, une enquête préliminaire pour «subornation de témoin» après que le principal accusateur du dossier, l’homme d’affaires Edouard Meldonian, eut affirmé au juge d’instruction Jean-Marie d’Huy avoir été approché en septembre 2008 par un promoteur immobilier qui lui aurait proposé 150.000 euros en échange de son silence.
Un étudiant insulté et frappé par la Brigade anti-criminalité lors d'une manifestation à Paris, qui témoigne pour Mediapart. Un commandant CRS passablement excité devant la Sorbonne. Et un adolescent blessé lors d'un rassemblement à Bastia. Trois petites histoires qui en disent long sur la nervosité ambiante du côté de certaines forces de l'ordre en marge des cortèges.
L’affaire est embarrassante pour EDF. Le numéro 2 de la sécurité de l’entreprise publique, l’ancien commandant de police Pierre François, a été mis en examen la semaine dernière par un juge de Nanterre dans un dossier d’espionnage informatique visant l’ancien directeur des programmes de Greenpeace, Yannick Jadot (photo), réputé pour ses prises de position anti-nucléaires. Le supérieur de M. François a, lui, été interrogé comme témoin assisté. Près de vingt-cinq ans après l’affaire du Rainbow Warrior, Greenpeace se retrouve à nouveau la cible de barbouzeries. Par ailleurs, d'autres personnalités et institutions semblent avoir été espionnées par l'officine ou l'informaticien pirate auxquels EDF a eu recours. Révélations.
Cela ressemble fort à un passé qui ne passe pas. Alors que le secrétaire d'Etat chargé au commerce, Hervé Novelli, vient d'annoncer son intention de déposer plainte pour diffamation contre France 3 qui a récemment consacré un reportage à ses antécédents au sein de l'extrême droite, Mediapart publie une série de documents attestant les liens passés – et parfois même présents – de ce membre du gouvernement avec des mouvements et des figures de l'ultra-droite nationaliste française.
Entretien avec Jean-Christophe Dumont, économiste spécialiste des migrations internationales à l'OCDE. Selon lui, la crise permet d'observer «à court terme, une baisse de l'immigration de travail vers les pays de l'OCDE». «Il est encore trop tôt pour la chiffrer précisément», mais déjà, «les entrées de ressortissants des nouveaux pays membres de l'Union européenne en Grande-Bretagne et en Irlande ont chuté d'environ 50% entre janvier 2008 et janvier 2009.» Ce reflux pénalise fortement les pays de départ: «À moyen terme, les transferts de fonds risquent de baisser. La Banque mondiale prévoit un recul compris entre 1 et 6% en 2009».
La crise économique et sociale mondiale est en train de faire apparaître de nouvelles géographies migratoires. Sur les 200 millions de personnes installées à l'étranger, la moitié sont des travailleurs, vulnérables aux à-coups de l'économie. Des pans entiers d'industries et de services s'écroulent laissant sur le carreau des centaines de milliers de migrants partis loin de chez eux pour travailler dans le textile, l'automobile ou la construction.
Des accusations de malversations, des soupçons d'atteinte à la vie privée, des protections politiques éventuelles: tous les ingrédients du scandale sont désormais réunis dans ce qu'il est convenu d'appeler l'affaire du Musée du Luxembourg, à Paris, propriété du Sénat. La «Brigade de répression de la délinquance astucieuse» (BRDA) intensifie ses investigations sur les lourdes accusations portées à l'encontre de la société gestionnaire du musée, SVO Art Organisation. Mediapart a enquêté.