L'essentiel de la richesse du groupe Bolloré provient d'Afrique. En vingt ans, Vincent Bolloré s'est construit un royaume sur les débris de l'empire colonial français. Des entrepôts aux ports, il contrôle l'ensemble de la chaîne logistique et de transports sur les matières premières produites en Afrique de l'Ouest. Mais son emprise va plus loin. Même s'il n'apparaît qu'au second plan, il est un des actionnaires majeurs de Socfinal, un groupe qui exploite parmi les plus grands domaines de plantation d'Afrique. Deuxième volet de notre enquête sur le groupe Bolloré.
Depuis plus de dix ans, Micheline de Rivaud, fille d'un des quatre fondateurs du groupe, tente de retrouver une partie de l'héritage de son père. Sa quête l'a amenée à faire de curieuses découvertes: des comptes en Suisse à son nom dont elle ignorait l'existence, des biens cachés. Le tout pour le profit de ses cousins, Jean de Beaumont et Edouard de Ribes, et de sa sœur Claude, mariée un moment avec le secrétaire général de la banque Rivaud. Le tribunal de Paris a jugé que les faits étaient prescrits.
On dit Vincent Bolloré à l'affût de tout, des médias, des télécoms, des coups financiers. Pourtant, son groupe ne semble pas de taille à mener de telles batailles. Il pèse à peine six milliards d'euros de chiffre d'affaires. D'où tire-t-il alors cette puissance? Derrière le groupe Bolloré officiel, il y a un autre groupe plus caché. Héritage de l'empire Rivaud, il continue à prospérer au travers d'un écheveau de sociétés discrètes, dont certaines au Luxembourg. Premier volet de notre enquête sur la face cachée de l'empire Bolloré.
Les hauts fonctionnaires français sont des créatifs. Produit, dit-on, de la réflexion collective du Trésor, de Michel Pébereau (un grand ancien de la maison) et de François Pérol, ancien et futur banquier d'affaires officiant actuellement à l'Elysée, la Société de financement de l'économie française (SFEF) permet à l'Etat de s'endetter sans gonfler la dette publique officielle afin d'aider les banques et des secteurs fragilisés comme l'automobile ou l'aéronautique. Tout en préservant sa capacité d'emprunt dans un environnement mondial à hauts risques. Un tour de passe-passe mais habile.
Agrandir le planAlors que le projet de loi Boutin sur le logement est arrivé, mardi 27 janvier, à l'Assemblée nationale, Mediapart a croisé la liste des députés-maires et celle des constructions de logements sociaux entre 2005 et 2007. Il apparaît que 21 élus sont hors la loi: non seulement leurs communes ne disposent pas de 20% de logements sociaux, mais surtout ils ne font pas les efforts nécessaires exigés par la loi pour combler ce retard.
Fait rarissime dans une procédure pénale: Me Didier Parr, l'avocat d'un passager d'Air France qui s'est empoisonné en buvant son café lors d'un vol Bordeaux-Paris en 2006, a demandé à une juge d'instruction de Bobigny le dessaisissement des gendarmes de Roissy chargés de l'enquête. L'avocat dénonce l'enquête «partiale et unilatérale» des gendarmes, qui ont conclu à une tentative de suicide de son client, malgré l'existence d'éléments matériels défavorables pour Air France.
A peine entré en politique, Jean Sarkozy s'est déjà fait des ennemis dans son propre camp. Si avec Patrick Devedjian, le patron (UMP) du département, la guerre est larvée, avec Jean-Christophe Fromantin, le maire (sans étiquette) de Neuilly, elle a lieu au grand jour.
Son entourage vante sa «maturité», son «charisme», sa «puissance de travail». Les médias se fascinent pour son «ascension éclair» et son «entrée fracassante» sur la scène politique, la presse people se régale pour la saga de la famille présidentielle. Mais Jean Sarkozy est-il plus qu'une bulle médiatique et qu'un fils bien né? Avec quelles compétences assure-t-il sa double casquette ? Quelle est son influence dans ce département clé ? Enquête.
Selon des informations recueillies par Mediapart, le témoin sous X dans l’affaire des sabotages de TGV, qui a gravement mis en cause sur procès-verbal Julien Coupat – dernier suspect encore incarcéré – ne serait pas crédible et pourrait avoir «inventé» une histoire afin de nuire aux jeunes de Tarnac. Embarrassés, les enquêteurs soulignent toutefois que le dossier ne repose en aucun cas sur ce seul témoignage.
Selon des informations recueillies par Mediapart, le témoin «sous X» de l'affaire des sabotages de TGV, qui a gravement mis en cause sur procès-verbal Julien Coupat – dernier suspect encore incarcéré –, ne serait pas crédible. Cet homme serait notamment sous le coup d'une condamnation pour «dénonciation de délits imaginaires». Embarrassés, les enquêteurs soulignent toutefois que le dossier ne repose en aucun cas sur ce seul témoignage.
Et que deviennent les socialistes? Entre réunification et remise au travail, Martine Aubry connaît déjà l'épreuve du pouvoir à la tête du parti. Après son élection contestée au poste de première secrétaire, elle tente d'imprimer sa marque sur un appareil cabossé par les divisions. Benoît Hamon, fortement critiqué, tente un recadrage; les royalistes s'organisent; les élections européennes compliquent la donne. Ainsi va le PS de 2009, toujours inaudible dans l'opinion, tâtonnant mais pas désespéré, divisé mais tentant de soigner ses blessures, lentement. En pleine convalescence. Lire aussi:
Ségolène Royal achève l'organisation de son courant
«Un appartement qui sent le neuf sent surtout le cancer», estime la responsable de l'Observatoire de la qualité de l'air intérieur. En cause, la multitude de substances chimiques qui se dégagent des meubles, objets et produits parmi lesquels nous évoluons au quotidien. Les députés européens viennent d'adopter une directive interdisant l'utilisation de substances chimiques allergisantes et certains métaux lourds dans la fabrication des jouets. Enquête (photo wikimedia commons).
Il y a dix ans, le gouvernement Jospin avait tenté de réduire drastiquement la publicité sur les chaînes publiques et de taxer les transferts de recettes publicitaires vers les chaînes privées. Ce projet de réforme ressemble fort au big bang que l'Elysée impose aujourd'hui à France Télévisions. Mediapart a retrouvé le projet qu'avait conçu et défendu Catherine Trautmann.
Le monde de l'art parisien est confronté à une possible affaire de faux archéologique, qui vient jeter une lumière crue sur la fiabilité des expertises menées au sein de grandes maisons de vente aux enchères. Une enquête de Mediapart en partenariat avec l'agence TAC Presse.
Finis l'ANPE et les Assedic. Le Pôle emploi, «grand service public de l'emploi» voulu par Nicolas Sarkozy, démarre ce lundi 5 janvier. Par une première journée de grève.
Si le fameux guichet unique vers lequel se dirigeront les demandeurs d'emploi ne verra le jour qu'en octobre 2009, les conseillers ANPE de la région parisienne ont déjà vu, avec la crise et les nouveaux modes de management, leur travail se modifier. Tous dénoncent une «industrialisation» et un «appauvrissement» de leur métier, et font état d'une montée des tensions au sein de leurs agences.
Emoi chez les historiens de l'économie: des cartons d'archives de BNP-Paribas ont été détruits par la banque alors qu'ils sont constitutifs d'un fonds utilisé par les chercheurs, recelant des pièces rares. La banque plaide l'erreur et promet de revoir ses procédures. L'étendue des destructions reste un mystère mais ce fonds portait sur les activités de l'ancien Comptoir national d'escompte avec plusieurs pays étrangers. Cette affaire repose la question de la gestion des archives des grandes entreprises privées.