Déserts médicaux : en finir avec le laisser-faire, selon des parlementaires
Comment faire en sorte que les jeunes médecins s'installent à la campagne et dans les banlieues dites «sensibles» ? Dans un rapport présenté ce mercredi, la mission parlementaire sur l'offre de soins estime que les mesures incitatives ne suffisent pas. Ces recommandations vont plus loin que ce que prévoit l'avant-projet de loi sur la santé de Roselyne Bachelot.
ÀÀ quelques jours de la présentation par Roselyne Bachelot du projet de loi sur la santé, les conclusions de la mission d'information parlementaire sur l'offre de soins en France, rendues publiques mercredi 1er octobre, tombent à point nommé pour éclairer le débat. Face à la désertification médicale, au vieillissement démographique et à la pénurie de personnels soignants (notamment les médecins généralistes, les infirmières et les chirurgiens-dentistes), les membres de la mission estiment que les incitations financières mises en place ces dernières années pour pousser les médecins à s'installer dans les zones déshéritées ne suffisent pas. Considérant que «la liberté d'installation ne doit plus être taboue», ils proposent une série de «réponses graduées» comprenant des mesures contraignantes, au risque de se mettre à dos une partie de la profession. «On a laissé filer le système, on contemple aujourd'hui l'étendue des dégâts», indique Christian Paul (PS), président de cette mission créée le 25 mars 2008 par la commission des affaires culturelles, familiales et sociales de l'Assemblée nationale. Reprenant la comparaison avec la crise financière, le rapporteur, Marc Bernier (UMP), estime lui aussi qu'«il faut en finir avec le laisser-faire» qui a prévalu pendant trente ans. «Nous devons passer, ajoute-t-il, du laisser-faire à des formes de régulation dans la concertation avec les professionnels de santé.»