La dernière fois que la CGT s'est rassemblée, c'était pour mettre fin à la douloureuse séquence Thierry Lepaon, en février 2015. Philippe Martinez, son remplaçant, passé de justesse à la tête d'une organisation en crise, s'est finalement plutôt bien installé dans le fauteuil, au point de devenir incontournable dans le paysage social. Le contexte pour l'organisation est porteur : la CGT reste unie dans sa stratégie contre la loi sur le travail et occupe une grande partie des rangs des cortèges syndicaux depuis plusieurs semaines. Elle montre cependant ses faiblesses et ses limites lorsqu'il s'agit de réagir vite à des mouvements venus de la base, du dehors, telle la pétition en ligne, initiée par Caroline De Haas, contre le projet de loi sur le travail ou encore les Nuits debout, rassemblements citoyens qui fleurissent en France, au-delà des appareils traditionnels. Le renouvellement du bureau confédéral, au programme de ce 51e congrès organisé jusqu'au 22 avril à Marseille, portera, ou pas, la marque d'une plus grande ouverture, aux femmes, aux jeunes et à une autre manière de faire du syndicalisme. Entretien avec Philippe Martinez.
Philippe Martinez (CGT): «Le gouvernement joue un jeu de dupes»
La CGT tient son 51e congrès à partir de ce lundi. Philippe Martinez, son secrétaire général, répond aux questions de Mediapart. Porté par le contexte social, le syndicat reste fragile, tant dans son rapport à un monde du travail de plus en plus éclaté que sur sa position de leader, disputée par la CFDT.
Rachida El Azzouzi et Mathilde Goanec
18 avril 2016 à 06h58