Après la contestation et les révoltes de mai, comment relancer le processus de décolonisation du territoire ultramarin ? Dans « À l’air libre », le député indépendantiste Emmanuel Tjibaou échange avec la romancière Alice Zeniter, qui publie « Frapper l’épopée ».
Deux personnes ont été tuées par balle à Saint-Louis, dans la nuit de mercredi à jeudi, à la suite d’une opération des forces de l’ordre qui recherchent une quinzaine d’individus. Depuis deux mois, cette tribu kanak, située en périphérie de Nouméa, est coupée du reste de l’archipel.
Incarcéré à Bourges depuis deux mois, le militant accusé d’avoir participé aux révoltes de Nouvelle-Calédonie est connu pour avoir développé l’agroforesterie sur l’archipel. Une technique écologique permettant l’autosuffisance alimentaire.
La Nouvelle-Calédonie attend impatiemment un nouveau gouvernement. Trois mois après le soulèvement indépendantiste, les élus calédoniens s’accordent sur le fait que sans intervention rapide de l’État, le territoire s’enfoncera dans une crise d’une profondeur insondable.
Un homme a été tué jeudi 15 août en Nouvelle-Calédonie par un tir de gendarme lors d’un affrontement entre émeutiers et forces de l’ordre, portant à onze le nombre de décès depuis le début mi-mai des troubles dans l’archipel français du Pacifique sud, a indiqué à l’AFP le procureur de Nouméa.
Alors que les affrontements entre jeunes Kanak et forces de l’ordre se poursuivent dans l’archipel, Sonia Backès, la cheffe de file des loyalistes, a proposé d’en séparer les provinces. Un discours qui en dit long sur l’absence de perspectives offertes à la Nouvelle-Calédonie. À Paris, plus personne ne s’occupe du dossier.
La sénatrice écologiste du Rhône Raymonde Poncet-Monge s’est rendue à la prison de Villefranche-sur-Saône pour rencontrer le militant indépendantiste kanak Dimitri Qenegei, incarcéré depuis le 30 juin. En participant à cette visite, notre partenaire Rue89 Lyon a pu entrer dans une structure pénitentiaire en souffrance.
Le transfert de plusieurs militants indépendantistes en métropole, à 17 000 kilomètres de leurs proches, a remis le feu à l’archipel et provoqué la stupeur de professionnels du droit. Ces derniers dénoncent une décision attentatoire aux droits de la défense et à celui de la vie familiale.
Le transfert de sept militants dans des prisons métropolitaines alimente depuis samedi une nouvelle vague de violences dans l’archipel. La Cellule de coordination des actions de terrain fait du retour de ses « prisonniers politiques » une nouvelle condition à l’apaisement.
Christian Tein et plusieurs autres militants soupçonnés d’être « les commanditaires » des révoltes qui ont embrasé l’archipel ont été placés en détention provisoire samedi. Certains vont être transférés à 17 000 kilomètres de chez eux. Parmi les suspects, figurent aussi les fils des leaders indépendantistes Jean-Marie Tjibaou et Alphonse Dianou.
Onze militants indépendantistes ont été placés en garde à vue mercredi dans le cadre d’une enquête ouverte par le parquet de Nouméa, notamment pour association de malfaiteurs. Parmi eux : la principale collaboratrice de Roch Wamytan, le président du Congrès de Nouvelle-Calédonie.
Plusieurs militants indépendantistes, considérés comme les « commanditaires présumés » des révoltes qui embrasent la Nouvelle-Calédonie depuis mi-mai, ont été arrêtés mercredi. En s’entêtant à conduire une révision constitutionnelle qui ne verra finalement pas le jour, le chef de l’État a fait perdre des décennies à l’archipel.
Le conflit généré par la révision du corps électoral – suspendue après la dissolution de l’Assemblée – ravive de tous côtés les « vieux démons » du racisme, qui ne sauraient occulter d’autres réalités : celle des discriminations ordinaires envers les Kanak, et surtout, celles du métissage et du vivre ensemble, qui tournent lentement la page de l’époque coloniale.
Le tribunal de Nouméa se retrouve à l’épicentre de la répression judiciaire des révoltes. C’est aussi dans cette enceinte que débutent des enquêtes au long cours, notamment sur les sept morts recensées depuis le 13 mai.
L’historienne Isabelle Merle décrit l’ampleur du legs colonial en Nouvelle-Calédonie et les voies, étroites mais possibles, pour imaginer une décolonisation juste et véritable. Entretien.
Les députés ultramarins de plusieurs tendances politiques affirment leur solidarité avec le peuple kanak. Et déplorent la répression « néocoloniale » du gouvernement contre la révolte des indépendantistes.