À la fois épicentres de la mobilisation contre le dégel du corps électoral qui a dégénéré en émeute et premières victimes des destructions, les quartiers populaires de la capitale calédonienne peinent à se relever, un an après l’explosion de violences du 13 mai 2024.
Un an après les révoltes, les discussions sur l’avenir institutionnel de l’archipel sont revenues au point mort, faute d’accord. Le ministre des outre-mer s’est mis à dos les loyalistes en tentant un changement radical de méthode. Une initiative également mal perçue par le président de la République, qui n’entend pas se dédire si facilement.
L’anthropologue Benoît Trépied revient sur les ressorts de la mobilisation qui a embrasé Nouméa l’an dernier. Il évoque notamment la question des jeunes Kanak de la ville, grands oubliés des accords signés dans les années 1980, et principales victimes d’un système colonial d’exclusion.
Un an après ses émeutes les plus violentes depuis les années 1980, le « conclave » réuni par le ministre des outre-mer, Manuel Valls, n’a pas permis de découcher sur un accord. Faute de consensus, l’État entend désormais avancer dans le cadre juridique existant.
Près d’un an après le démarrage des révoltes dans l’archipel, le tribunal administratif de Nouméa a ordonné la suspension des interdictions de manifester qui étaient toujours en vigueur dans plusieurs communes. Jusqu’ici, l’application de ces interdictions était à géométrie variable.
Le gouvernement est en droit de bloquer un réseau social dans le cas de « circonstances exceptionnelles ». Mais lorsqu’il l’a fait pour TikTok pendant les affrontements en Nouvelle-Calédonie de mai 2024, le Conseil d’État estime que cette décision était « disproportionnée ».
Dix mois après l’explosion des révoltes, les différentes forces politiques de l’archipel se sont retrouvées autour de la même table pour discuter de l’avenir institutionnel du territoire. Décryptage avec Jean-François Merle, ancien conseiller de Michel Rocard pour les outre-mer.
Au premier jour de son déplacement dans l’archipel, le ministre des outre-mer a été pris à partie par des élus de son propre camp politique. Les mêmes qui n’ont cessé de murmurer à l’oreille des responsables parisiens, tout en attisant les tensions sur place. Et qui ne cachent désormais plus leurs accointances avec l’extrême droite.
La Cour de cassation a accepté, mardi 28 janvier, la demande de dépaysement de la procédure ouverte après les révoltes de mai 2024 et visant plusieurs militants kanak. « La décision de sortir de la cocotte-minute de Nouméa est une décision d’apaisement », se réjouit l’avocat historique du FLNKS.
Dans un courrier, le parti loyaliste dénonce le fait que « le gouvernement […] s’est transformé, au fil du temps, en une instance indépendante, et particulièrement des groupes politiques du Congrès ».
Six mois après les révoltes qui ont embrasé la Nouvelle-Calédonie en mai 2024, Mediapart est retourné dans les lieux de la mobilisation indépendantiste. En tribu, dans les quartiers populaires de Nouméa et dans ceux où les Kanak ne s’aventurent jamais, mais aussi en « brousse » et auprès des héritiers des « martyrs » des années 1984-1988, récit en six épisodes d’une décolonisation empêchée.
Christian Tein est mis en examen, notamment pour complicité de tentative de meurtre, vol en bande organisée avec arme, participation à une association de malfaiteurs en vue de la préparation d’un crime.
Mardi 1er octobre, lors de sa déclaration de politique générale, le premier ministre avait semblé acter l’échec de la méthode d’Emmanuel Macron dans le dossier calédonien. Quelques coups de fil et mises au point plus tard, il a été contraint de revoir sa copie.
Après la contestation et les révoltes de mai, comment relancer le processus de décolonisation du territoire ultramarin ? Dans « À l’air libre », le député indépendantiste Emmanuel Tjibaou échange avec la romancière Alice Zeniter, qui publie « Frapper l’épopée ».
Deux personnes ont été tuées par balle à Saint-Louis, dans la nuit de mercredi à jeudi, à la suite d’une opération des forces de l’ordre qui recherchent une quinzaine d’individus. Depuis deux mois, cette tribu kanak, située en périphérie de Nouméa, est coupée du reste de l’archipel.
Incarcéré à Bourges depuis deux mois, le militant accusé d’avoir participé aux révoltes de Nouvelle-Calédonie est connu pour avoir développé l’agroforesterie sur l’archipel. Une technique écologique permettant l’autosuffisance alimentaire.