Le parquet national financier a demandé le renvoi en correctionnelle de dix personnes (dont Claude Guéant, Emmanuelle Mignon, Patrick Buisson) dans l'affaire des sondages de l'Élysée. Mediapart a enquêté dès 2009 sur cette affaire de détournement de fonds publics.
Dans l’affaire des sondages de l’Élysée, les dernières investigations révèlent que Patrick Buisson, l’ex-conseiller « opinion » du président Sarkozy, a facturé quantité de sondages à l’UMP et profité des campagnes de son mentor pour jouer « l’apporteur d’affaires » et se faire grassement rémunérer. L’association Anticor vient de demander la convocation de Nicolas Sarkozy comme témoin.
Après Emmanuelle Mignon, c'est au tour de Claude Guéant d'être mis en examen dans l'affaire des sondages de l'Élysée. Sous la présidence de Nicolas Sarkozy, dont il a été le secrétaire général de l'Élysée, le « Château » a dépensé 7,5 millions d'euros en conseils et sondages auprès de Patrick Buisson ou du cabinet GiacomettiPeron, sans passer le moindre appel d'offres.
Après notamment Patrick Buisson et Pierre Giacometti, c'est au tour d'Emmanuelle Mignon, ancienne directrice de cabinet de Nicolas Sarkozy, d'être mise en examen pour favoritisme dans l’« affaire des sondages de l'Élysée ».
L'ex-conseiller de Nicolas Sarkozy, Pierre Giacometti, a été mis en examen ce mardi pour « recel de favoritisme » dans « l’affaire des sondages ». Mediapart décortique par le menu comment l’Élysée a pu lâcher 7,5 millions d’euros de fonds publics en cinq ans, également au profit de Patrick Buisson. Sur les PV auxquels nous avons eu accès, Claude Guéant et Emmanuelle Mignon se renvoient la responsabilité.
En même temps qu'il conseillait le président Sarkozy, Pierre Giacometti mettait son entregent au service d'entreprises privées. Pour qu'un client décroche un contrat à Abidjan, le communicant a mobilisé le conseiller « Afrique » de l'Élysée, d'après des mails consultés par Mediapart. Un troublant mélange des genres.
Mediapart a récupéré des enregistrements clandestins de Patrick Buisson. Ces bandes sont entre les mains de la justice. Des extraits montrent comment l'Élysée de Nicolas Sarkozy a payé des sondages sans le moindre rapport avec la fonction présidentielle.
Le juge d'instruction Serge Tournaire est déjà saisi pour des soupçons de « favoritisme » et « détournements de fonds publics ». Selon nos informations, le parquet national financier vient d'élargir le champ de ses investigations.
Trois ans après le premier dépôt de plainte, un juge d'instruction pourrait bientôt s'emparer de l'affaire des sondages de l'Élysée, qui menace Patrick Buisson.
L'affaire des sondages de l'Élysée n'est sans doute pas terminée, malgré l'obstination du pouvoir à l'enterrer. Les activités fructueuses du conseiller Patrick Buisson, dont la société Publifact a commandé une multitude de sondages, restent opaques : l'Élysée refuse de rendre les documents publics, malgré l'injonction du tribunal administratif. Mais de nouvelles procédures sont envisagées.
Sur le budget de l'Elysée, donc sur les deniers du contribuable, Nicolas Sarkozy n’a eu de cesse de commander des études d'opinion n'ayant aucun rapport avec la conduite de la Nation. Particulièrement sur l’opposition et sur sa vie privée. Deuxième volet de notre enquête sur les sondages de l'Elysée.
La justice vient de contraindre l'Elysée à faire la transparence sur ses sondages, commandés entre 2007 et 2009. En exclusivité, Mediapart a épluché une bonne partie de ces études et dévoile des documents jusque-là inédits. Ils montrent à quel point le président sortant a gouverné le nez au vent de l’opinion. Au gré du « niveau d'adhésion » accordés par les sondés.
Dans un jugement que révèle Mediapart, le tribunal administratif de Paris enjoint à l'Elysée de communiquer toute une masse de documents concernant ses sondages. Raymond Avrillier, militant écologiste, en avait demandé copie en 2009, au nom du droit d'accès aux documents administratifs.
Aucun juge d'instruction ne peut enquêter sur l'affaire des sondages de l'Elysée. C'est ce qu'a tranché la cour d'appel de Paris. Elle estime qu'Emmanuelle Mignon, ancienne directrice de cabinet de Nicolas Sarkozy et signataire du contrat, est protégée par l'immunité présidentielle. De facto, Patrick Buisson, bénéficiaire du contrat, l'est aussi.
Des études d'opinion commandées en dépit des procédures? Et alors? Le parquet de Paris vient de décider que l'immunité présidentielle protégeait également les collaborateurs du président et les bénéficiaires des contrats, en l'occurrence Patrick Buisson, conseiller ès sondages de Nicolas Sarkozy. Affaire classée.
Mercredi 20 janvier, la commission des finances de l'Assemblée examinait la demande socialiste de création d'une commission d'enquête sur les sondages financés par l'exécutif. Les députés UMP en ont profité pour sortir l'Elysée du champ d'investigation, par un amendement. Le PS a dénoncé un «viol» des droits de l'opposition. Mais ne renonce toujours pas à sa requête.
Cette fois, ça y est: la commission d'enquête sur les sondages financés par l'Elysée est écartée par l'UMP. Jeudi 26 novembre, Bernard Accoyer l'a déclarée irrecevable. L'histoire pourrait cependant rebondir lundi, le PS prévoyant de déposer une nouvelle demande, visant cette fois «les études d'opinion financées par des crédits publics votés par le Parlement». De toute façon, le président de l'Assemblée vient de signer jeudi l'acte de décès de toute la prétendue «modernisation» du Parlement. Analyse.