Le ministre de la transition écologique a annoncé mardi 16 juillet sa démission du gouvernement. Mediapart a multiplié les révélations sur les pratiques de Rugy aux frais du contribuable, par des dîners ou des travaux. Il s’est aussi avéré incapable de justifier l’utilisation de ses frais de mandat de député.
Après nos révélations qui ont conduit à sa démission, le 16 juillet, l’ancien ministre de l’écologie a mené, parfois aidé par certains médias, une offensive de communication visant à faire croire qu’il avait été « blanchi » et que Mediapart avait été « démenti ». C'est évidemment faux. Mediapart reprend les faits, un à un.
La République – ses lieux, son intendance, ses finances et ses personnels – n’appartient pas à celles et ceux qui, représentants ou gouvernants, sont momentanément à son service. En révélant la persistance d’habitudes contraires, malgré les engagements pris, les enquêtes de Mediapart sont d’utilité publique.
De nouveaux éléments recueillis par Mediapart contredisent le rapport de l’Assemblée nationale rendu mardi sur le train de vie de François de Rugy lorsqu’il en était le président. Des photos et témoignages démontrent qu’il s’agissait bien de dîners amicaux, et non de soirées thématiques professionnelles.
L’enquête administrative sur les travaux dans l’appartement de fonction de François de Rugy estime que les règles de la commande publique ont été respectées, mais confirme le coût trop élevé de certaines prestations, dont le dressing à 17 000 euros. Édouard Philippe a décidé que les ministres devraient désormais obtenir l’aval de Matignon pour les travaux supérieurs à 20 000 euros.
Le rapport d’enquête produit par l’Assemblée nationale épingle trois des dîners organisés par François de Rugy à l’hôtel de Lassay, sur douze examinés. Et balaye toute « irrégularité ». Mais le manque d’indépendance de son auteur, ancien subordonné de l’intéressé, oblige à qualifier ce « contrôle » de mascarade.
Pour ne « céder aucun centimètre à Mediapart » et maintenir François de Rugy au gouvernement, Emmanuel Macron s’est d’abord retranché derrière le droit. Mais face aux retours catastrophiques du terrain et malgré un risque pénal faible, l’exécutif a fini par régler son problème… politique.
François de Rugy a pioché dans son enveloppe de frais de mandat pour payer ses cotisations à Europe Écologie-Les Verts en 2013 et 2014. Si la faute est caractérisée, le risque pénal est faible. Explications.
L’ex-numéro 2 du gouvernement Philippe a largement eu recours aux véhicules et aux chauffeurs de la République pour un usage privé. Plusieurs anciens ministres témoignent de leur incompréhension face à cette pratique inhabituelle.
Le ministre de la transition écologique a démissionné ce mardi du gouvernement. Mediapart s’apprêtait à publier cette nouvelle enquête sur l’utilisation de ses frais professionnels comme député. Il a pris les devants et quitté le gouvernement. Révélations.
Cerné par les révélations de Mediapart, le ministre de l’écologie d’Emmanuel Macron a démissionné. Professionnel de la politique, il est plusieurs fois revenu sur ses engagements au nom d’une écologie « pragmatique et responsable », à l’opposé de la prétendue « lecture marxiste » de son ancien parti, Europe Écologie-Les Verts.
Après les somptueuses réceptions sur fonds publics des époux Rugy, Mediapart révèle que le ministre de l’écologie, numéro 2 du gouvernement, et sa femme ont fait réaliser plus de 63 000 euros de travaux, payés par le contribuable, dans les appartements privés du ministère. Face à ces travaux de confort, dont un dressing au coût exorbitant de 17 000 euros, le couple a fourni des réponses pour le moins alambiquées.
François de Rugy s’indigne : Mediapart, « journal militant », voudrait « couper des têtes » et « les faire rouler dans le caniveau ». Il se trompe lourdement. Depuis dix ans, toutes nos investigations sur le Parlement visent à renforcer les contrôles au sein d’institutions si opaques qu’elles suscitent une suspicion généralisée.
Comme son ancienne directrice de cabinet, François de Rugy occupe un logement à vocation sociale. Depuis 2016, le ministre de la transition écologique profite d’un appartement relevant du dispositif Scellier social, près de Nantes, sans répondre aux conditions de location. François de Rugy dit ne pas en avoir été informé.
Suite aux révélations de Mediapart, François de Rugy a demandé à sa directrice de cabinet de présenter sa démission. Elle « occupait » un logement HLM depuis 2001 à Paris. Et l’avait même conservé de 2006 à 2018, alors qu’elle n’habitait plus la capitale.
Juste avant les nouvelles révélations de Mediapart, François de Rugy est sorti de Matignon avec l’assurance de rester au gouvernement. À l’issue d’une séance d’explications, le premier ministre a annoncé une « inspection ». La majorité reste gênée.
Après les révélations de Mediapart sur les dîners de François de Rugy, les anciens camarades d’EELV sont stupéfaits et les insoumis dénoncent une pratique oligarchique du pouvoir. « Il est dans une spirale d’ascension sociale, il découvre les ors de la République », dit une figure écolo. Même la droite s’indigne.