Dossier Les morts de la rue d’Aubagne: notre dossier
Le 5 novembre 2018, deux immeubles se sont effondrés à Marseille, rue d’Aubagne, laissant huit cadavres sous les ruines. L’un était privé, l’autre appartenait à la Ville. Retrouvez toutes nos enquêtes, reportages, entretiens...
Six mois après la mort de huit personnes dans l’effondrement de deux immeubles à Marseille, la réponse des pouvoirs publics n’est pas à la hauteur du drame, qui a révélé une profonde crise du logement. Paroles de délogés.
Parmi les immeubles évacués en urgence depuis l’effondrement de la rue d’Aubagne, trois sont propriété de la commune de Marseille ou de ses satellites. Comment expliquer que la Ville les ait laissés se délabrer ? Pour le militant Noureddine Abouakil, c'est le résultat de la politique de gentrification voulue par Gaudin depuis 1995.
Parmi la quarantaine d’arrêtés de péril imminent publiés par la mairie depuis le 5 novembre 2018, trois visent des bâtiments à Belsunce et Noailles qui sont des biens publics, propriété de la Ville ou de ses sociétés. Et pour certains, vacants depuis des années.
Alors que le maire de Marseille a repoussé le premier conseil municipal après l’effondrement rue d’Aubagne au 20 décembre, arguant du contexte national, les luttes marseillaises s’agrègent autour du logement et tentent de dépasser le clivage entre quartiers sud et nord.
Quelque 8 000 personnes ont à nouveau manifesté à Marseille le 14 novembre, scandant des slogans hostiles à la mairie de Jean-Claude Gaudin. Alors que des perquisitions ont eu lieu à l’Hôtel de Ville, des expertises ont refait surface, qui sonnaient l’alerte dès 2014.
Alors que sept corps ont été retrouvés dans les décombres d’un immeuble effondré à Noailles dans le centre-ville populaire de Marseille, les habitants disent leur rage contre l’incurie de la municipalité LR. Le maire Jean-Claude Gaudin rejette la responsabilité sur des « procédures extrêmement longues et coûteuses ». Un comble pour un maire en place depuis 1995.
Depuis bientôt trente ans, le quartier de Noailles est censé être réhabilité. Des sommets de gabegie et d’incurie ont été atteints avec le maire LR Jean-Claude Gaudin, pendant que l’État démissionnait de ses missions principales, comme le pointent plusieurs études.
À l'heure de faire son bilan et, peut-être, de rempiler pour six ans, le sénateur-maire UMP de Marseille peut se vanter d'avoir coulé sa ville dans le béton. Une histoire politique et de petits arrangements entre gens bien introduits. En partenariat avec le mensuel Le Ravi.