Les zones d’ombre de l’enquête de l’IGPN sur la mort de Steve Maia Caniço sont patentes. Selon nos informations, le responsable de l’unité de CRS, présent sur les lieux, n'a pas été auditionné, et l’IGPN n’a pas rendu publiques les conclusions d’un compte-rendu d’opération sur l’appréciation de l’usage de la force. Mediapart en publie un extrait.
Après le repêchage du corps de Steve Maia Caniço et le rapport de l'IGPN dédouanant la charge policière du 22 juin, les proches du jeune homme et les passants solidaires sont sidérés. « Cette fois, les autorités ont transformé la colère en haine », dit un de ses amis.
L’usage excessif de la force discrédite moralement le mandat d’Emmanuel Macron. La carte blanche donnée aux forces de l’ordre a déjà fait deux morts et des centaines de blessés en quelques mois. Jusqu’où ce pouvoir veut-il aller ? Des procureurs aux ordres du pouvoir à l’IGPN qui dédouane presque systématiquement les forces de l’ordre, tout le système est à revoir.
« À la lumière des faits connus aujourd’hui, je cite, “il ne peut être établi de lien entre l’intervention des forces de police et la disparition de Steve Maia Caniço” », a déclaré Édouard Philippe, en s’appuyant sur le rapport de l’IGPN. Le premier ministre a annoncé une enquête de l’Inspection générale de l’administration. L’opposition s’insurge.
Un compte rendu d’opérations de police du 22 juin 2017 rapporte les dangers encourus par les jeunes célébrant la fête de la musique le long des berges de la Loire. « Un repli tactique » sans usage de la force avait alors été décidé.
Le corps retrouvé dans la Loire lundi 29 juillet aux abords de l’île de Nantes est celui de Steve Maia Caniço selon le médecin légiste. L’animateur périscolaire avait disparu la nuit de la fête de la musique sur le quai Wilson au cours de laquelle a eu lieu une charge policière.
Un compte rendu d’opérations de police du 22 juin 2017 rapporte les dangers encourus par les jeunes célébrant, à Nantes, la fête de la musique le long des berges de la Loire, quai Wilson. Là même où deux ans plus tard, Steve Maia Caniço a disparu, des policiers avaient en 2017 refusé d’employer la force pour évacuer les lieux, deux jeunes étant tombés dans la Loire. Au regard des dangers encourus, « un repli tactique » sans usage de la force avait alors été décidé.
Les proches de Steve Maia Caniço ont organisé un rassemblement à Nantes, pour interpeller de nouveau les élus sur le flou entourant les recherches et la charge policière qui s’est tenue la nuit où il a été vu pour la dernière fois.
Un mois après la disparition de Steve Maia Caniço, plusieurs enquêtes ont été ouvertes. Mais très peu d’informations filtrent. Des proches de Steve, joints par Mediapart, sont déroutés. Plusieurs policiers joints par Mediapart ne comprennent pas les ordres qui ont été donnés.
Plusieurs centaines de personnes se sont réunies samedi 29 juin à Nantes en soutien à Steve Caniço, 24 ans, disparu il y a une semaine après une intervention policière sur les quais de la Loire.
Des associations ont déposé une plainte au nom de 85 personnes qui se trouvaient quai Wilson, à Nantes, lors de la charge policière brutale de la Fête de la musique. Depuis, Steve Maia Caniço est porté disparu. Les politiques locaux ne prennent pas position.
Steve Maia Caniço, 24 ans, a disparu dans la nuit du 21 au 22 juin, lors de la fête de la musique. Il n’a pas été aperçu depuis l’intervention policière très controversée qui s’est déroulée vers 4 h 30 du matin sur l’île de Nantes. Au moins 14 personnes sont tombées à l’eau, cette nuit-là, dans ce périmètre. Une information judiciaire et une enquête de l’IGPN ont été ouvertes. Des proches du disparu racontent la soirée.