Après avoir assuré mardi 22 décembre à la radio algérienne que la déchéance de nationalité ne serait pas retenue dans la Constitution, Christiane Taubira a subi l'humiliation du désaveu public ce mercredi 23 après le Conseil des ministres. La déchéance de nationalité est maintenue. Elle ne démissionnera pas. Mieux, elle la défendra devant le Parlement.
Aussi emblématique qu'elle est critiquée, la ministre de la justice choisit finalement de rester à son poste, alors que ses ex-collègues et amis Arnaud Montebourg, Benoît Hamon et Aurélie Filippetti n'y sont plus. C'est une nouvelle étape d'une trajectoire politique compliquée.
Député socialiste du Finistère, proche de Valls, Jean-Jacques Urvoas remplace Christiane Taubira au ministère de la justice. Ce spécialiste des questions de sécurité s'était distingué par son soutien sans condition à la loi renseignement.
La ministre de la justice était l'invitée exceptionnelle de la rédaction mercredi 18 décembre 2013. Au menu : sa place au gouvernement, sa vision de la justice, les discriminations, la persistance d'un certain racisme, etc.
Quelques avancées symboliques, de bonnes intentions, mais aussi un recul pour les aménagements de peine, un calendrier politique très incertain et des moyens limités : la réforme pénale de la ministre de la justice, qui tente de concilier plusieurs approches, n’est pas une grande réforme de gauche.
Pourquoi et comment le projet de loi Taubira entend-il réduire la surpopulation carcérale ? Entretien avec le démographe Pierre-Victor Tournier, le magistrat Christophe Régnard et le conseiller pénitentiaire d’insertion Olivier Caquineau.
Objectif : réduire la surpopulation carcérale. Mais que sera le suivi en milieu ouvert ? Entretien avec le démographe Pierre-Victor Tournier, le magistrat Christophe Régnard et le conseiller pénitentiaire d’insertion Olivier Caquineau.
Le texte donne-t-il des gages à l'obsession sécuritaire qui imprime la cadence en notre étrange pays ? Avec le démographe Pierre-Victor Tournier, le magistrat Christophe Régnard et le conseiller pénitentiaire d’insertion Olivier Caquineau.
Alors que la ministre de la justice se trouve sous le feu de nouvelles attaques, retour sur la célébration par Aimé Césaire de Victor Schoelcher, et la haine qu'on lui a vouée. Victor Schoelcher qui fut notamment traité de diable par les esclavagistes, les colonialistes. Une même haine entoure Christiane Taubira depuis deux ans. La dernière polémique sur la Marseillaise dit finalement la haine de la liberté, mais plus essentiellement, c'est une haine de la République à travers sont moteur essentiel, celui de l'égalité.
Si Christiane Taubira est attaquée, c’est qu’elle résiste à la crise de souveraineté qui mine la politique. C'est aussi parce qu'elle trace une diagonale audacieuse entre les deux blocs qui arraisonnent le débat public, le souverainisme xénophobe nourri au racisme colonial et le mondialisme néolibéral.
C'est une réforme pénale modeste que tente de faire adopter Christiane Taubira sous les feux croisés de la droite. Alors que le nombre de détenus en France ne cesse de battre des records.
Le débat sur le mariage pour tous lui a donné une nouvelle dimension. À coups de discours enlevés et de sorties pugnaces face à l'opposition, la garde des Sceaux Christiane Taubira est devenue la nouvelle coqueluche de la majorité. Elle porte à bout de bras la première grande réforme du quinquennat Hollande.
Mediapart s’est procuré l’avant-projet de loi renforçant la protection du secret des sources des journalistes. Ce texte comporte plusieurs avancées, et rapprocherait (enfin) la France des standards européens, en ce qui concerne la liberté de la presse.
La réforme pénale supprime certaines mesures sécuritaires emblématiques de l’époque Sarkozy. Mais d’autres subsistent et des sujets importants ne sont pas abordés, de peur d'alimenter le procès en laxisme de la droite. La garde des Sceaux ne cache pas ses impatiences.
Débordés, trop peu nombreux, les procureurs tirent la sonnette d'alarme. Ils demandent des moyens supplémentaires et un recentrage sur leurs activités essentielles.