Fin novembre 2020, Laye Fodé Traoréiné, un jeune Guinéen apprenti boulanger à la Huche à pain à Besançon (Doubs), s’est vu signifier par les autorités de quitter le territoire français. Depuis, son employeur fait son possible pour que sa situation soit régularisée, entre pétition en ligne et grève de la faim.
Des contrôles d’identité à répétition visent, depuis un mois, des exilées chinoises. D’après nos informations, un député LREM met en garde, dans un courrier, le ministre de l’intérieur : « Il ne faudrait pas utiliser la situation sanitaire pour conduire des opérations qui ne sont pas justifiées par le droit. »
Dans un rapport dévoilé mardi, cinq associations d’aide aux étrangers dénoncent les effets de la loi « asile et immigration » adoptée en 2018, levier de la politique d'expulsion du gouvernement. Les éloignements ont augmenté de 9% l'an dernier.
Mehdi Medjahed est arrivé en France il y a treize ans. Interpellé lors d’un contrôle policier qui a dégénéré, cet agent de sécurité incendie a fait l’objet avant même la fin de sa garde à vue d'une obligation préfectorale à quitter le territoire.
Le 28 janvier à l’aube, la police frappait à la porte de la maison où était hébergée la famille Mehmeti, dans le centre de Pamiers (Ariège). Ils ont aussitôt été rapatriés de force en Albanie, après quatre ans de séjour en France.
Ces derniers mois, les « charters » se sont multipliés vers l’Albanie ou la Géorgie, avec l’appui de l’agence européenne Frontex. Mais expulser coûte très cher à la France, presque un demi-milliard d’euros en 2018 selon un rapport récent.
Près de Roissy, Mediapart a pu rencontrer des étrangers enfermés en vue de leur expulsion. Depuis la « loi Collomb », ils risquent 90 jours de rétention, au lieu de 45. « C’est mentalement qu’il faut tenir », disent-ils. Beaucoup seront finalement libérés. Reportage.
Arrêtés, convoyés, placés en rétention, conduits sur le tarmac puis laissés « libres » après un malaise de la mère : entre mardi 4 et jeudi 6 juin, une famille ukrainienne, installés en France depuis quatre ans, a été ballottée entre Langogne et le centre de rétention administrative de Cornebarrieu, près de Toulouse.
Alors que Jair Bolsonaro est arrivé au pouvoir au Brésil, la France a délivré plusieurs obligations de quitter le territoire à des personnes brésiliennes séropositives, souvent transgenres. Certaines vivent depuis plusieurs années en France, où elles disposaient jusqu’alors de titres de séjour provisoires au nom de l’accès aux soins.
Scolarisé en France depuis deux ans, Aluisio Quintai est une nouvelle fois menacé d’expulsion. Son solide dossier et les récentes félicitations reçues du ministre de l’éducation nationale ne suffisent pas aux yeux de la préfecture des Bouches-du-Rhône, pour laquelle le jeune homme « ne justifie pas d’une intégration notable ».