De la découverte de faits parfois très anciens aux procès puis au rapport de la Commission indépendante, les dernières années ont été rythmées par les affaires de violences sexuelles dans l’Église catholique française, longtemps enfermée dans le déni. Tous nos articles.
Dans « Ceci est mon corps », visible sur Arte, le cinéaste raconte la manière dont il a retrouvé la mémoire des viols commis sur lui pendant des années par un prêtre. Dans un entretien à Mediapart, il explique comment il est arrivé à se construire comme « une victime qui marche, qui se bat, qui fait des films ».
Avant d’accepter la démission de son vicaire général Hubert Schmitt, le 10 septembre, le diocèse alsacien a tout fait pour le sauver, jusqu’à déclarer que l’enquête canonique qui le visait était close. D’après nos informations, c’est parfaitement faux. La procédure vient même de rebondir.
La plainte visant Hubert Schmitt ayant été classée en 2024 pour prescription, ce religieux alsacien avait été réinstallé en catimini dans ses prestigieuses fonctions. Mais la révélation de son « come-back », en cette rentrée, l’a contraint à y renoncer.
Véronique Margron, présidente de la Conférence des religieux et religieuses de France, a recueilli le témoignage de la première femme qui a accusé l’abbé Pierre d’agression sexuelle. Elle revient sur cette affaire qui provoque un séisme, et sur l’omerta qui perdure.
Dix-sept ans après la mort du religieux, une enquête commandée par Emmaüs et la Fondation Abbé Pierre révèle les témoignages de sept femmes, dont une mineure, qui accusent le célèbre prêtre de violences sexuelles. Ce rapport montre aussi que ses comportements étaient connus de longue date.
Georges Colomb, 70 ans, a été mis en examen vendredi pour « tentative de viol » sur un homme en 2013, selon les informations de Mediapart, confirmées par le parquet de Paris. La victime se serait ouverte des faits – démentis par le mis en cause – auprès de Gilles Reithinger, actuel évêque auxiliaire de Strasbourg. Le cardinal Barbarin aurait, lui, été alerté dès 2016.
L’évêque d’Angoulême a fermé les yeux pendant des années sur des agressions sexuelles au sein d’une communauté qu’il dirigeait en Bretagne, selon les témoignages et documents rassemblés par Mediapart. Ces éléments montrent aussi que le religieux continue d’exercer des pressions sur les victimes et les lanceuses d’alerte. Hervé Gosselin dément et affirme que « travailler à l’apaisement des victimes » est sa « priorité ».
Sous pression et en proie à des tensions internes, l’Église catholique française s’est livrée lundi à un exercice de transparence très relatif sur les évêques mis en cause dans des dossiers de violences sexuelles. Après chaque scandale, l’institution promet de « tirer les leçons ». En vain.
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Alors que le pape François a demandé pardon pour les violences commises dans les pensionnats autochtones du Grand Nord, le Canada a sollicité l’extradition du père Joannes Rivoire, visé par des accusations d’agressions sexuelles sur mineurs. En 2017, Mediapart avait retrouvé le religieux, caché en France depuis 1993.
Le nouveau président de la Conférence des évêques de France (CEF), élu en avril, affiche sa fermeté contre les abus de pouvoir de prêtres. Pourtant, lorsqu'il était en poste au diocèse de Paris, Mgr Éric de Moulins-Beaufort a maintenu au contact de jeunes un prêtre dont le comportement posait selon lui un « réel problème ».
La Ciase a effectué vingt-deux signalements auprès des parquets pour des violences sexuelles dont elle a eu connaissance dans le cadre de ses travaux. Ce chiffre, peu élevé au regard du nombre de victimes identifiées, pose de nombreuses questions sur les suites à donner à ce rapport accablant.
Après la remise du rapport de la Ciase, la Conférence des évêques de France veut éviter toute remise en cause de l’institution alors que prêtres et fidèles réclament des actes forts. Son président Éric de Moulins-Beaufort a été convoqué mardi par le ministre Darmanin.
Si la violence sexuelle est une pratique systémique de l’institution ecclésiastique, il ne suffit pas de demander pardon et de payer. Il est nécessaire d’exiger un processus de destitution de l’Église.
Le sociologue a fait paraître « Des soutanes et des hommes », une enquête sur la masculinité des prêtres catholiques. Il a également participé à l’enquête de l’Inserm qui a révélé l’ampleur des violences sexuelles dans l’Église. Pour lui, ces deux sujets sont liés par la culture patriarcale et de silence du catholicisme.
Une semaine après le rapport sur les violences sexuelles, « À l’air libre » interroge la culture patriarcale qui règne dans l’Église, avec Josselin Tricou et Sabine Sauret (auteurs), Antoinette Frety (avocate) et Laurence Poujade (Sentinelle).
Mgr Ravel a vigoureusement dénoncé, mardi 5 octobre, la responsabilité de l’Église dans les violences commises par des ecclésiastiques. Mais face à la demande d’une victime, il a refusé de rendre publique la suspension d’un prêtre alsacien, désormais retraité.