De notre correspondante à Genève.- « Je vais être très franc, cette année n’a pas bien commencé. » C’est en ces termes que Dimitris Avramopoulos, le commissaire européen à la Migration, commentait récemment les efforts de l’Europe pour faire face à l’une des plus grosses crises migratoires des cinquante dernières années. « Pas bien commencé » est un euphémisme. La liste des dysfonctionnements et graves manquements de l’Union européenne ne cesse de s’allonger. Décidés à l’été et l’automne dernier, les deux plans européens de répartition de 160 000 réfugiés déjà arrivés en Grèce et en Italie ont pour l'instant accouché d'une souris. Seules 414 « relocalisations », dont 62 en France, ont eu lieu à ce jour. La Slovaquie et la Hongrie, qui s’opposent à ces quotas de répartition, ont porté plainte devant la justice européenne. Alors que la Commission européenne doit se prononcer dans les jours qui viennent sur une suspension de Schengen pendant deux ans, une dizaine de pays ont déjà rétabli les contrôles aux frontières. Pendant ce temps, certains États prennent des mesures infamantes contre les réfugiés, comme le Danemark (mais aussi certaines régions d’Allemagne et la Suisse) qui vient d'adopter une loi pour leur confisquer argent et biens de valeur afin de couvrir les frais engagés.
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