A Brownsville, cette Amérique noire qui ne s’en sort pas
À des années-lumière du Brooklyn qui s’embourgeoise, reportage à Brownsville, New York. L’histoire de ce quartier afro-américain ressemble à celle de dizaines d’autres : pauvreté, violence, ségrégation et tensions avec la police, seul service public sur place. Les politiques s’en désintéressent, les médias aussi.
DeDe notre correspondante à New York.- Ici, il n’y a que des cités, à perte de vue. Des immeubles aux tons ocre et marron hérités des années 1960. Nous sommes à Brownsville, à l’est de Brooklyn, à 45 minutes en métro de Manhattan, le poumon économique de New York. Un quartier dont on ne parle jamais si ce n’est lorsqu’un fait divers ou une statistique confirme son statut de zone pauvre et dangereuse, ne s’améliorant guère. Ce quartier de cinq kilomètres carrés enregistre le plus haut taux d’homicides de la ville, une moyenne de 70 fusillades et une vingtaine de meurtres par an, depuis six ans. Si la police y constate une baisse constante de la criminalité depuis la fin des années 1990, elle est sans commune mesure avec les progrès que connaît le reste de la ville.