« Il y a des corps plein les rues » : au Soudan, la guerre s’installe durablement
Depuis bientôt trois semaines, les deux généraux les plus puissants du pays et leurs armées s’affrontent. Les combats se concentrent dans Khartoum, la capitale. Des dizaines de milliers d’habitants ont fui la métropole. D’autres restent. Récits.
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LeLe décompte des jours devient un peu flou. Les cessez-le-feu brisés aussitôt conclus n’étonnent plus, désespèrent à peine. Les tirs en rafales, les bruits des explosions, ceux des bombardements se fondent dans le paysage sonore et inquiètent seulement quand ils sont vraiment proches. « L’autre jour, nous avons vraiment eu peur, il y a eu une attaque aérienne si près de chez nous que notre maison en a tremblé. Sinon, oui, on entend des bruits plus ou moins sourds, des coups de feu, mais on ne sait pas exactement ce qu’ils utilisent. Peut-être qu’on est en train de s’y faire, tout simplement », explique Hafsa au téléphone.