Oubliez le surgissement du mouvement « indigné » en mai 2011, les mobilisations contre l’austérité et les expulsions immobilières à travers toute l’Espagne, les victoires de plateformes citoyennes aux municipales de 2015, la création de nouveaux partis dont Podemos, à gauche, et Ciudadanos, à droite… Mariano Rajoy a choisi de faire comme si tout cela n’avait jamais existé. Le conservateur a révélé jeudi soir la composition de son nouveau gouvernement, censé mettre un terme à dix mois d’impasse politique dans la quatrième économie de la zone euro. Et son équipe ressemble, à peu de choses près, à celle qu’il avait choisie en 2011.
Seuls trois ministres – les trois plus âgés – n’ont pas été reconduits (dont celui de l’intérieur, empêtré depuis des mois dans un scandale avec la Catalogne). Les poids lourds du précédent gouvernement restent, eux, bien en place. Luis de Guindos, ministre de l’économie sortant, qui avait négocié le « sauvetage » des banques espagnoles à Bruxelles, rempile avec le même portefeuille. Il est, avec Cristóbal Montoro (ministre des finances, qui conserve lui aussi son portefeuille), le principal artisan des politiques d’austérité des dernières années.
Espagne: Rajoy humilie les socialistes avec un gouvernement à peine remanié
Le chef du gouvernement a dévoilé une équipe presque inchangée par rapport à la sortante. C’est un choix risqué pour la droite, Rajoy faisant le pari d’une crise durable du PSOE.
4 novembre 2016 à 18h44