À pied, il faut environ un quart d’heure pour aller de la Generalitat, le siège de l’exécutif catalan à Barcelone, aux bâtiments du palais de justice de Catalogne. Mais les trois accusés, parmi lesquels l’« expresident » Artur Mas (président de la Catalogne de 2010 à 2016), ont fait durer le plaisir, lundi matin, pour se rendre à leur procès. Des milliers de citoyens (entre 16 000 et 40 000 personnes, selon les sources) les accompagnaient en signe de soutien : « Vous n’êtes pas seuls », scandaient certains, tandis que l’on lisait sur des pancartes : « La démocratie n’est pas un crime ».
La procession a multiplié pendant plus d’une heure les détours dans les rues de la ville, pour se recueillir devant quelques lieux de mémoire du combat indépendantiste (dont le centre culturel de El Born). Parfois, le défilé s’est arrêté pour entonner L’Estaca, classique de l’antifranquisme, ou encore un autre hymne catalan, Els Segadors (« Les Faucheurs », référence à un soulèvement populaire du XVIIe siècle). En tout début de matinée, l’actuel président de la Catalogne, Carles Puigdemont, avait déjà exprimé son « indignation » face à ce qu’il considère comme un « procès politique » et avait résumé : « Nous sommes beaucoup à nous sentir accusés. »
Europe Note de veille
Les indépendantistes catalans misent sur le procès d’Artur Mas pour remobiliser leurs troupes
L’issue du procès de l’« expresident » de la Catalogne pourrait encore accélérer la tenue d’un nouveau référendum sur l’indépendance, que le gouvernement catalan s’est engagé à organiser d’ici à la fin septembre. L’« opération dialogue » de Mariano Rajoy a fait long feu.
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