Europe

Europe: les risques de l'accord de libre-échange avec la Colombie

Les négociations pour l'accord de libre-échange de l'UE avec les États-Unis ont commencé cet été. Mais d'autres accords sont dans les tuyaux. Celui avec la Colombie vient d'entrer en vigueur. Décryptage d'un texte contesté.

Ludovic Lamant

L'accord n'a pas fait autant parler de lui que le « grand marché transatlantique » en train d'être négocié avec les États-Unis, mais il est, lui, déjà entré en vigueur. La Colombie applique depuis le 1er août, « à titre provisoire », un accord de libre-échange « global et approfondi » avec l'Union européenne.
Si le chantier ouvert avec Washington s'annonce pharaonique, et problématique à bien des égards (voir notre dossier), le texte négocié entre Bruxelles et Bogota, qui pourrait servir de modèle pour d'autres pays latino-américains, introduit lui aussi des dispositions controversées. Principal embarras : les mesures de dérégulation sur les flux financiers entre les deux régions, qui pourraient renforcer les pratiques de blanchiment d'argent et d'évasion fiscale, selon plusieurs études d'ONG.
Les députés colombiens ont fini par donner leur feu vert au texte en juin, tout comme les eurodéputés à Strasbourg, mais il reste encore à certains des 28 États membres de l'UE à le valider individuellement, pour qu'il entre définitivement en vigueur. Ce document (à lire ici en intégralité) contient bien plus que des dispositions exclusivement commerciales : il parle notamment du « respect des principes démocratiques » (article 1), de « non-prolifération des armes de masse » (article 2) ou encore de protection de l'environnement.
En matière de libre-échange, la commission européenne de José Manuel Barroso n'a jamais fait mystère de ses intentions : elle veut négocier une cascade d'accords bilatéraux avec le plus grand nombre de pays possibles, afin de doper les investissements, relancer la croissance morne sur le vieux continent et, en bout de course, créer des emplois.

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