Ils sont les orphelins du Remain. Ces Britanniques favorables au maintien dans l'UE se sentent abandonnés par leur classe politique, qui semble résignée à un « Brexit dur ». Mais ils n'ont pas dit leur dernier mot. Ils créent des collectifs, lancent des actions judiciaires, appellent à des rassemblements.
LondresLondres (Royaume-Uni), de notre correspondante.– Le 24 juin au matin, en découvrant la victoire du Leave, Peter French a senti une immense colère l’envahir. Depuis, cette colère ne l’a pas quitté. Ce Londonien de 57 ans ne possède pas d’attaches familiales sur le continent. Il n’y a jamais résidé. Ce Britannique d’origine écossaise n’en vit pas moins la sortie annoncée du Royaume-Uni de l’Union européenne (UE) comme « une trahison ». L’idée que son pays, la patrie de Churchill, s’apprête à mettre fin à un partenariat vieux de plus de quatre décennies, avec l’assentiment désormais d’une vaste majorité de députés, lui est intolérable. « C’est stupéfiant. Désormais, nous sommes la véritable opposition », conclut Peter, aussi amer qu’incrédule.