Afrique(s) Reportage

Crise alimentaire: les essais désespérés du Burkina pour lutter contre la faim

Un an après les «émeutes de la faim», l'insécurité alimentaire continue de faire des ravages. A partir de ce samedi 18 avril s'ouvre en Italie un G-8 des ministres de l'agriculture, une première dans l'histoire de ces réunions internationales, pour mieux coordonner l'action des pays riches face à la crise alimentaire. Sur le terrain, en Afrique, la situation s'est encore dégradée. Au Burkina, l'un des pays les plus pauvres de la planète, les autorités misent désormais sur la relance de la production de riz. Un exploit quasi impossible en pleine savane... Reportage à Bobo-Dioulasso, à deux pas de la frontière avec le Mali, où éclatèrent les premières «émeutes de la faim» de toute l'Afrique noire.

Ludovic Lamant

Un amoncellement de plaques de bois et d'armatures en fer rouillé bloque l'entrée principale de la mairie du quartier de Dô. A quelques encablures de là, les grilles du centre d'impôts sont pliées jusqu'au sol. Un peu plus loin, le long d'un grand axe goudronné, un feu de circulation routière mis à terre par des manifestants n'a toujours pas été remplacé. Ce sont «les restes des émeutes de la faim», explique Paul Kabré, l'un des rares photographes à avoir suivi ces deux jours de mobilisation spontanée, les 20 et 21 février 2008, à Bobo-Dioulasso. Deux journées de lutte et de revendications, dont la capitale économique du Burkina Faso, plus d'un an après, ne s'est toujours pas remise. La frustration des classes moyennes, qui avaient réclamé par milliers l'an dernier la fin de la «vie chère», ne s'est pas apaisée.

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