Il y a quelques années, à Oslo, une maison de retraite sur trois était gérée par un groupe privé. Aujourd’hui, il ne reste plus que cinq Ehpad à but lucratif dans tout le pays. Des multinationales considèrent désormais la Norvège comme « politiquement difficile » : une no-go zone.
Anne Jo Lexander
et Ingeborg Eliassen (Investigate Europe)
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LaLa première entreprise à s’implanter à la maison de retraite de Boganes avait vendu du rêve : du sherry et des cours de danse pour les résidents. Quinze ans après et trois opérateurs privés plus tard, les confettis ont disparu et le grand bâtiment moderne en bois est de retour dans le giron municipal de la ville de Stavanger. Gosta Arthur Berntson, un résident malicieux de 92 ans, ne s’en plaint pas. « Franchement, jene peux parler que de ce que je vois : de super bons sandwichs ! », dit-il. Le nonagénaire, qui a déjà revêtu son gilet pour partir en promenade avec une aide-soignante, assure manger si bien à Boganes qu’il doit surveiller son poids et « sortir faire de l’exercice ».