Amériques

L’ombre des Balkans plane sur la crise bolivienne

La chute du président Evo Morales semblait correspondre à un schéma bien établi, celui des « révolutions non violentes », théorisé par l’ONG serbe Canvas. Du moins, avant que le scénario ne déraille, laissant l’extrême droite prendre la main.

Simon Rico et Jean-Arnault Dérens

Belgrade (Serbie), envoyés spéciaux.– C’est dans un petit bureau très discret, perdu dans un centre commercial miteux au milieu des barres d’immeubles de Novi Beograd, les quartiers modernes de la capitale serbe, que se prépareraient les révolutions démocratiques qui secouent régulièrement la planète. Aucune plaque n’indique la présence du Centre for Applied Non Violence (Canvas), créé par des vétérans d’Otpor, le mouvement qui a joué un rôle essentiel dans la chute du régime de Slobodan Milosevic en octobre 2000. « Nous avons cinq employés à plein temps, mais on suppose toujours qu’il suffirait que nous arrivions quelque part pour qu’aussitôt les régimes autoritaires s’effondrent », sourit Srdja Popovic, le maître des lieux. « Malheureusement, ce n’est pas si simple. »

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