« Le peuple veut », dépasser l’Histoire pour se projeter vers l’avenir des sociétés arabes
Remède contre les poncifs, le dernier ouvrage du chercheur Gilbert Achcar constitue un outil précieux pour identifier et comprendre les phénomènes économiques et sociaux en cours depuis le début du soulèvement arabe.
RévolteRévolte ou révolution ? Printemps arabe ou hiver islamiste ? Influence des États-Unis ou interventionnisme du Qatar ? Deux ans après le départ du dictateur Ben Ali de Tunisie, les profonds bouleversements qui refondent les sociétés arabes sont l’occasion de voir resurgir tous les poncifs imaginables dès que l'on évoque les rives sud et est de la Méditerranée. Début 2013, la persistance de ces paresses intellectuelles constitue toujours un frein à la compréhension de ces sociétés, dont l'évolution va pourtant en s’accélérant. Pour sortir de cette myopie idéologique, le chercheur Gilbert Achcar (titulaire d'une chaire à la School of oriental and african studies de Londres) propose une analyse comparative documentée, sur la base des travaux réalisés depuis deux ans, dont l'accent porte tout particulièrement sur les structures économiques et sociales des pays du soulèvement arabe.