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Mossoul, un an sous la coupe de Daech

En juin 2014, l’État islamique s’emparait de la deuxième ville d’Irak. Un an plus tard, le groupe djihadiste a mis en coupe réglée cette cité autrefois mixte, entre racket, exécutions, police des mœurs et effacement de la mémoire.

La rédaction de Mediapart

Ce fut un coup de tonnerre au Moyen-Orient. En juin 2014, l'État islamique (Daech en arabe) s'emparait de Mossoul, la deuxième ville irakienne, où vivent 2 millions d'habitants. Un an après la chute de la grande cité du nord, Le Monde publie un grand reportage consacré à la vie des habitants sous l'occupation. S'il est impossible pour un journaliste de rentrer dans la ville, l'envoyé spécial du quotidien a pu recueillir des témoignages qui font froid dans le dos. Exilés et habitants décrivent le racket de la population ; les exécutions sommaires et les voleurs à la main coupée ; l’omniprésence de la Hisbah, cette tyrannique police des mœurs qui traque les femmes pas assez voilées et même les maris coupables de donner trop de liberté à leurs épouses. Il y a enfin la destruction des monuments assyriens, du musée, de la bibliothèque, de l’université, et même de certains bâtiments islamiques jugés pas assez orthodoxes. Non content de l'avoir prise, Daech s'emploie aussi à effacer la mémoire de cette ville autrefois multiculturelle. Comme le résume l'écrivain exilé Maan al-Zakarya, « l’esprit de la tribu a vaincu l’esprit de la ville. Ils nous ont toujours haïs et, aujourd’hui, ils ont gagné ».

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