Sharif contre Sharif, le coup d’Etat rampant au Pakistan
Alors que le premier ministre pakistanais, Nawaz Sharif, a de plus en plus de mal à contrôler les membres de son gouvernement, le général en chef des armées, Raheel Sharif, occupe délibérément le terrain politique et médiatique.
DeDe notre correspondant à Bombay (Inde). - Imagine-t-on deux ministres d’un même gouvernement, en charge de portefeuilles régaliens, ne pas s’adresser la parole pendant plusieurs années ? Telle est aujourd’hui la situation au Pakistan. Khawaja Muhammad Asif, ministre de la défense, vient d’avouer qu’il n’avait pas adressé la parole depuis plus de quatre ans à Chaudhry Nisar Ali Khan, ministre de l’intérieur. Ce faisant, il a créé la stupeur, car le premier étant en charge des armées et le second ayant la tutelle des Rangers, la force paramilitaire de sécurité intérieure, il va théoriquement de soi que les deux coordonnent leurs missions. Chaudhry Nisar Ali Khan a d’ailleurs confirmé l’information, rétorquant qu’il n’avait pas besoin de son collègue du gouvernement pour être en contact avec la hiérarchie militaire.