Europe

Barroso s'agace de l'initiative franco-allemande sur l'emploi

« Les politiques ne doivent pas simplement émaner d'une capitale ou d'une autre », a déclaré le président de la commission mercredi, qui plaide pour un « consensus européen ». Dans sa ligne de mire : l'initiative allemande, désormais soutenue par Paris, pour lutter contre le chômage des jeunes. Un sursaut d'autorité ?

Ludovic Lamant

De notre envoyé spécial à Bruxelles
José Manuel Barroso le sait mieux que personne : il doit à Angela Merkel, la chancelière allemande, et au président français d'alors, Nicolas Sarkozy, sa reconduction, en 2009, à la tête de la commission européenne. Cette dette originelle n'a pas facilité son travail depuis l'éclatement de la crise : l'exécutif bruxellois a d'abord été totalement éclipsé par le tandem franco-allemand « Merkozy ».
Depuis, les Français ont élu un nouveau président, mais la donne n'a guère changé pour la commission, qui peine toujours autant à s'imposer dans les débats bruxellois, face au conseil tout-puissant, où siègent les États membres. À un détail près : José Manuel Barroso, qui se refuse à exclure publiquement un troisième mandat à la présidence de la commission, s'autorise désormais quelques libertés, dans sa relation avec Berlin.
Le Portugais semble s'entendre à merveille avec François Hollande, qui s'est payé le luxe d'une visite à la commission mi-mai, une première depuis seize ans pour un président français. Mais les relations avec la chancelière sont, elles, en dents de scie. Mercredi, lors d'une conférence de presse très attendue, pour exposer les recommandations de la commission aux États membres, il s'est permis cette formule : « Les politiques ne doivent pas simplement émaner d'une capitale ou d'une autre, il nous faut un consensus européen. »

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