Après avoir exploité l’accord sur le nucléaire iranien pour obtenir des États-Unis l’augmentation de l’aide militaire américaine à Israël, le premier ministre israélien tente d’imposer l’idée qu’il existe un lien entre le terrorisme de l’État islamique et les derniers attentats palestiniens pour justifier l’abandon du processus de paix.
Les attaques commises ces dernières semaines par des Palestiniens seraient, selon Benjamin Netanyahou, le fruit de la « rencontre entre Ben Laden et Zuckerberg ». Qui sont les véritables acteurs de cette intifada inédite ? Reportage à Jérusalem-Est, Ramallah et Hébron.
Benjamin Netanyahou trompe son peuple en affirmant que la violence des Palestiniens exprime le refus de l’existence même d’Israël. La révolte palestinienne, c’est le désespoir devant l’absence d’horizon et la destruction par Israël des conditions de la paix.
Selon un rapport confidentiel rédigé par les diplomates de l’Union européenne à Jérusalem, que Mediapart s’est procuré, la tension dans la ville n’a jamais été aussi forte depuis 1967. Si la politique de discrimination et de colonisation menée par Israël se poursuit, ce sont les bases mêmes d’une solution pacifique qui seront détruites. Il est peut-être encore temps d’agir, mais l’Europe doit faire preuve de courage.
Ancien directeur adjoint du Mossad, le service de renseignement israélien, le général à la retraite Amiram Levin fustige le dogme du tout sécuritaire défendu par Benjamin Netanyahou et estime qu’il est temps pour Israël de négocier pour permettre la création d’un État palestinien.
Année après année, l'armée israélienne s'est «théocratisée». Les rabbins se font désormais inspecteurs des casernes et négocient les missions et le statut des soldats avec les hauts gradés. Cette présence désormais massive de religieux ultra-orthodoxes pose le problème du rôle politique de l'armée et de son attitude si elle reçoit un jour l’ordre d’évacuer les 500 000 colons de Cisjordanie et de Jérusalem-Est.
Mediapart publie le témoignage d'un « refuznik », un citoyen israélien qui a fui aux Pays-Bas pour ne pas répondre à l’appel de l’armée et aller combattre à Gaza.
Fondateur de l’ONG israélienne Breaking the silence, Yehuda Shaul explique pourquoi les racines de l’offensive actuelle contre Gaza, dont sont d’abord victimes les civils palestiniens, sont à chercher dans la théorie du « minimum risque ».
Depuis quinze ans, la droite israélienne et les radicaux islamistes se nourrissent l'un de l'autre. Cette quatrième guerre de Gaza en huit ans n'est que la somme des calculs politiques des deux camps pour se renforcer ou se maintenir. Au détriment des populations et de toute perspective d'un accord de paix. Israël conforte ainsi un peu plus sa suprématie.
Le triomphe de la droite nationaliste et l'ampleur des frappes israéliennes tirent en partie leur origine des circonstances de l'évacuation, en 2005, du Gush Katif, l'ensemble des colonies de Gaza. Après ce retrait, les colons ont massivement infiltré les partis de droite pour pousser leur projet du « Grand Israël », un État juif unique avec une minorité arabe. Rencontre dans le sud d’Israël avec une ancienne habitante du Gush Katif.
La société israélienne bascule à droite, voire à l'extrême droite. L'effondrement des travaillistes, la défaite historique de tous ceux prêts à des négociations avec les Palestiniens laissent bien peu d'espoir quant à la reprise d'un processus de paix. L'irruption au centre du jeu politique du parti ultra et ouvertement raciste Israël Beitenu, d'Avigdor Lieberman (photo), va rendre particulièrement complexe la tâche que s'était fixée la nouvelle administration américaine. Parti pris.
Et maintenant? Alors que la communauté internationale s'agite et que Gaza prend la mesure des dévastations commises par la guerre, le bilan politique est tout aussi sinistre. Le Hamas est toujours là, Israël s'interroge sur ce qui a été gagné. Et tout dialogue paraît renvoyé à un futur trouble. Illustration en a été faite, lundi soir à Paris, lors d'une réunion organisée par l'hebdomadaire Marianne et où sont intervenus l'ambassadeur de la Palestine, Elias Sanbar, et l'ancien ambassadeur d'Israël, Elie Barnavi.
Défaite des principaux candidats du Fatah, visite de l'émir du Qatar à Gaza… La semaine fut rude pour Abbas et l'Autorité palestinienne. Le chercheur Julien Salingue explique pourquoi le Fatah qui, officiellement, vient de gagner les élections municipales, les a en fait perdues, et ce que cela signifie.
Bien moins enthousiastes que la communauté internationale sur la reconnaissance à l'ONU de leur Etat, les Palestiniens ont écouté d'une oreille attentive, mais sans illusion, le discours du président palestinien. Tout en annonçant qu'il irait bien à l'ONU, Mahmoud Abbas s'est appliqué à calmer leurs ardeurs. De notre envoyé spécial en Cisjordanie.
Deux ans après l'opération Plomb durci, Gaza voit de nouveau les frappes israéliennes répondre aux tirs de mortiers. Comment vit-on au quotidien dans ce minuscule territoire? Où en est le blocus imposé par Israël et l'Egypte? Que vaut le gouvernement du Hamas, trois ans après sa prise du pouvoir? Reportage à Gaza.
Depuis près de quatre décennies, Charles Enderlin couvre le conflit le plus médiatisé du monde. Correspondant permanent pour France 2 à Jérusalem, son nouveau livre retrace l'histoire de la relation très particulière qu'entretient Israël avec les mouvements islamistes palestiniens, quand l'Etat hébreu jouait la carte du Hamas pour affaiblir les nationalistes de l'OLP. Entretien.