Incarnation de l’aristocratie sioniste, l’ancien président de la Knesset, de l’Agence juive et de l’Organisation sioniste mondiale vient de demander au gouvernement israélien de ne plus le considérer comme juif. Il explique pourquoi dans un entretien accordé à Mediapart.
En échange de l’instauration de relations diplomatiques avec les Émirats, Israël annonce la suspension de l’annexion officielle des territoires occupés qui sont depuis longtemps annexés de fait. « Trahison », disent les Palestiniens, qui accusent « MBZ », le prince héritier émirati, de les avoir vendus.
En réponse à Netanyahou qui vient d’annoncer la prochaine annexion d’une partie de la Cisjordanie, le président palestinien déclare la fin des accords conclus avec Israël et les États-Unis. Bluff ou coup de poker ?
Netanyahou, qui voulait lancer la semaine dernière l’annexion de la vallée du Jourdain, y a renoncé au dernier moment. Sous la pression de ses alliés américains qui jugeaient la décision précipitée. Et surtout des militaires israéliens qui redoutent une explosion de colère en Cisjordanie et une évolution incontrôlable vers un État unique, qui ne pourrait à la fois être juif et démocratique.
Le plan de Donald Trump pour une « paix » israélo-palestinienne, dévoilé mardi 28 janvier, donne carte blanche à Benjamin Netanyahou pour imposer sa solution au Proche-Orient, au risque de provoquer une nouvelle intifada. Au risque aussi de créer un précédent dangereux à l’international, en validant l’annexion de fait d’un territoire conquis par la force. À Paris, le Quai d’Orsay a pourtant « salué » les efforts du président américain.
Un colloque en vidéoconférence entre Gaza et la Cisjordanie et un sondage d’opinion dans les deux territoires confirment l’impopularité et le discrédit des pouvoirs palestiniens, mais montrent que le président Mahmoud Abbas a toujours le soutien de ses compatriotes face à Trump.
« L’accord du siècle » de Trump devait rompre avec le consensus diplomatique. Il va bien au-delà en niant la plupart des droits nationaux reconnus aux Palestiniens par la légalité internationale, et en mettant un terme au projet d’État palestinien avec Jérusalem comme capitale.
Victimes depuis des décennies d’un déni systématique de leurs droits fondamentaux de la part d’Israël, les Palestiniens ne sont pas mieux traités lorsqu’ils s’opposent à l’Autorité palestinienne en Cisjordanie ou au Hamas dans la bande de Gaza. Arrestations arbitraires et tortures sont monnaie courante, révèle un rapport de Human Rights Watch.
Les bédouins de Khan Al-Ahmar vivent entre deux colonies israéliennes décidées à réunir leurs terres pour parachever le Grand Jérusalem cher à Netanyahou. Ils espéraient que la Cour suprême d’Israël empêcherait leur expulsion, qui viole le droit international. Erreur : les magistrats ont donné leur feu vert à la destruction du village et à leur transfert forcé, le troisième en soixante-dix ans.
C’est sans doute paradoxal, mais le massacre des manifestants désarmés à Gaza symbolise l’affaiblissement d’Israël face à une nouvelle génération de Palestiniens qui met en avant la non-violence, le boycott et la solution d’un État unique.
En choisissant de s’effacer provisoirement derrière la mobilisation populaire, le Hamas est peut-être en train de prendre le contrôle d’une stratégie de désobéissance civile, qui pourrait éclipser le processus de paix. Et qui risque de s’étendre à la Cisjordanie, si la répression israélienne se poursuit.
La situation n’est pas nouvelle, mais la décision de Trump de reconnaître Jérusalem comme capitale d’Israël a levé le voile sur l’échec de l’Autorité palestinienne, le basculement à droite de la société israélienne et l’obsession du statu quo de la communauté internationale.
Selon un rapport de l’ONG israélienne B’Tselem, Israël a construit en Cisjordanie 15 installations de recyclage et de traitement de ses déchets industriels et médicaux dont l’activité met en péril la santé des habitants et nuit gravement à leurs ressources naturelles. Au mépris, là encore, du droit international.
Des responsables militaires israéliens ont récemment tiré la sonnette d’alarme en avertissant que la bande de Gaza était « au bord d’un effondrement complet », en raison de la détérioration des conditions sanitaires, sociales et économiques. Après dix ans de blocus, c’est en effet le désespoir qui domine. « Nous souffrons de ne jamais pouvoir envisager le futur », dit une habitante. Reportage dans la bande de Gaza.
Le président palestinien Mahmoud Abbas a déclaré officiellement morts les accords signés en 1993 avec Israël, et affirmé la rupture avec Washington, disqualifié désormais pour servir de médiateur. Pour obtenir enfin la création d’un État de Palestine indépendant, il entend s’en remettre aux Nations unies et à l’Europe.
Le Hamas, qui dirige la bande de Gaza depuis 2007, a fait un geste en direction du Fatah et de l’Autorité palestinienne. De précédentes tentatives de rapprochement ont échoué, mais celle-ci paraît plus sérieuse.