Un processus constituant a eu lieu de juillet 2021 à juillet 2022 au Chili dans la foulée des manifestations d’octobre 2019, l’une des plus graves crises sociales de l’histoire récente du pays. Le nouveau texte qui doit remplacer la Constitution laissée par le dictateur Pinochet doit être approuvé ou non lors d’un référendum dimanche 4 septembre. Retrouvez les articles de Mediapart sur ce processus chilien inédit.
Qu’est-il arrivé à la mobilisation pour une nouvelle Constitution au Chili, immortalisée par un documentaire de Patricio Guzmán qui sort en salles ce mercredi ? Les causes multiples de son échec sont maintenant identifiées, et nourrissent la réflexion sur un éventuel processus constituant en France.
La militante féministe chilienne Alondra Carrillo, élue à la Convention constitutionnelle, tire les leçons du refus de la nouvelle Constitution par 62 % des suffrages, exprimés lors du référendum du 4 septembre dernier.
Contre toute attente, le Chili a dit « non » au texte soumis par la Convention constitutionnelle. Le président Gabriel Boric a invité tous les secteurs politiques à se réunir pour trouver un nouveau projet. Il a annoncé qu’il lancera un nouveau processus constituant, avec le Congrès comme protagoniste.
Près de 62 % de l’électorat a refusé le texte qui devait remplacer celui hérité de la dictature de Pinochet. Mais le président Gabriel Boric a aussitôt annoncé sa volonté de relancer « un nouveau processus constitutionnel ».
Dimanche 4 septembre, plus de 15 millions de Chiliens se prononcent sur le texte issu d’un an de travaux au sein de l’Assemblée constituante, un référendum capital. Parmi les innovations qui ont suscité débats et fantasmes durant la campagne figure le caractère « plurinational » de la nation chilienne.
Face aux crispations sur certains points de la nouvelle Constitution, le gouvernement chilien prévoit déjà des réformes au texte en cas d’adoption par référendum le 4 septembre. Une position défensive qui témoigne de l’étroitesse du chemin vers la victoire du « oui ».
Le 4 septembre prochain, les Chiliens sont appelés à se prononcer sur le texte né des débats de l’Assemblée constituante. Mais cette dernière doit faire face à une campagne de désinformation, le tout sur fond de désenchantement face aux premiers mois du mandat du président de gauche Gabriel Boric.
La Convention constitutionnelle tente de renforcer les droits de la nature face aux intérêts privés. Carolina Vilches, géographe et militante pour le droit à l’eau, siège dans la commission sur l’environnement. Elle explique les résistances qu’elle rencontre.
Lundi, à peine intronisé, le président de gauche Gabriel Boric a donné sa première conférence de presse aux médias étrangers et expliqué vouloir renforcer l’intégration régionale, notamment sur les migrations. Exposant sa vision de la politique étrangère, il a souhaité apporter une « aide humanitaire » à l’Ukraine.
Élu en décembre dernier avec plus de quatre millions de voix, Gabriel Boric est devenu, vendredi 11 mars, le plus jeune chef d’État de l’histoire chilienne. Près de 50 ans après la fin tragique du socialiste Salvador Allende, renversé par les militaires, l’ancien dirigeant étudiant, âgé de 36 ans, entend se débarrasser de l’héritage néolibéral de la dictature de Pinochet.
L’historien chilien Gabriel Salazar, spécialiste des mouvements sociaux et du pouvoir populaire constituant, s’interroge sur l’avenir du nouveau président de gauche au Chili. Pour lui, Gabriel Boric doit se mettre au service de la Convention constitutionnelle, au risque d'une nouvelle révolte.
Depuis 2019, la chanson engagée accompagne l’explosion sociale au Chili. Elle a aussi participé à la victoire de Gabriel Boric à la présidentielle le 19 décembre. Manuel García, chanteur-poète proche du Parti communiste, revient sur ces mois où les chants de l’Unité populaire sont devenus « plus actuels que jamais ».
Prenant appui sur un large front antifasciste de la jeunesse et de la génération du coup d’État, Gabriel Boric a mené une intense campagne de politisation pour faire reculer l’extrême droite et une abstention galopante. Sa victoire avec 56 % des voix est à la hauteur espérée.
À la tête d’une vaste alliance allant du parti communiste au centre gauche, l’ex-député et ancien leader étudiant de 35 ans l’a emporté à 56 % des voix contre le candidat d’extrême droite, José Antonio Kast. Gabriel Boric incarne une nouvelle gauche, à la fois modérée et en rupture avec les forces qui ont assuré la « transition à la démocratie ». Il a promis d’en finir avec le legs néolibéral de la dictature.
Interpellés pendant la révolte sociale de 2019, de jeunes manifestants chiliens sont toujours en prison préventive dans l’attente de leur jugement. Des associations de défense des droits humains réclament leur amnistie. Un sujet brûlant pour le candidat de gauche à la présidentielle, Gabriel Boric.
Pour éviter la victoire du candidat de l’extrême droite, José Antonio Kast, au second tour de la présidentielle dimanche 19 décembre, son rival de gauche Gabriel Boric mise sur une mobilisation des forces de gauche, sur le centre et les indécis.