Les Chiliens sont appelés dimanche 25 octobre à se prononcer sur le principe d’une nouvelle Constitution. Ce scrutin est la conséquence des mouvements sociaux qui ont enflammé le pays depuis octobre 2019 et dont les femmes ont été des protagonistes majeures.
Le groupe Las Tesis, originaire de Valparaíso, avait fait sensation en pleine révolte sociale fin 2019 avec la performance « Un violeur sur ton chemin ». Mais c’est une autre intervention artistique dénonçant les violences policières qui lui vaut des ennuis.
Izkia Siches, 34 ans, est depuis 2017 la première femme présidente de l’ordre des médecins du Chili. Engagée à gauche, elle critique ouvertement les mesures prises par le gouvernement du président Sebastián Piñera face à la pandémie de coronavirus.
Au programme de notre émission quotidienne en accès libre : un entretien avec l’ancien directeur général de la santé, la crise vue du Chili, le choc qui s’annonce pour les précaires en France.
Près de cinq mois après le début de la contestation et à quelques semaines de la tenue d’un référendum sur l’écriture d’une nouvelle constitution, la révolte est sur tous les fronts.
La répression du mouvement social au Chili a été marquée par des violences sexuelles systématiques. Des collectifs féministes tentent d’obtenir justice et de pousser à des réformes au sein de la police, appelant à manifester dimanche et lundi.
Le 26 avril, le Chili décidera par référendum s’il souhaite ou non une nouvelle constitution. Des associations s’y préparent depuis des mois et le mouvement social d’octobre 2019, alors que de nouvelles manifestations sont prévues en mars.
Dans un pays où le football a été un vecteur de contestation sous la dictature de Pinochet, les stars du ballon se disent solidaires des manifestants et le championnat a été annulé sous la pression des joueurs et ultras. Ces derniers dépassent leurs rivalités pour unir leurs forces et grossir les cortèges contre le président Sebastián Piñera.
Un rapport publié vendredi 13 décembre par le bureau du Haut-Commissariat des Nations unies aux droits de l’homme (HCDH) juge que les policiers et les militaires chiliens ont violé les normes internationales en matière de maintien de l’ordre et d’usage de la force lors du récent mouvement social qui a débuté en octobre.
La révolte sociale qui secoue le Chili se fait en musique. Elle puise dans une tradition qui remonte au gouvernement de Salvador Allende, le président socialiste qui s’est suicidé lors du coup d’État de 1973. Les chansons de Víctor Jara, tuée par la junte la même année, figurent parmi les reprises les plus populaires.
Pendant plus de trente ans, les gouvernements successifs qui ont présidé aux destinées du Chili ont renforcé le modèle économique néolibéral mis en place sous la dictature militaire d’Augusto Pinochet. Mais le mouvement de révolte surgi il y a près de deux semaines a provoqué la pire crise politique depuis le retour de la démocratie : le peuple chilien a soif de changement.
Le président conservateur chilien Sebastián Piñera a fait appel à l’armée pour réprimer les manifestations contre la hausse du tarif du métro à Santiago, la capitale. Mais si le projet a été abandonné dimanche, la crise se poursuit et la colère est toujours aussi vive après la mort de treize personnes.