Pour la deuxième fois en une semaine, le Conseil d’État a sévèrement recadré le gouvernement en suspendant la « circulaire Castaner » qui avantageait un peu trop la majorité. Le ministre de l’intérieur a finalement revu sa copie et livré une nouvelle circulaire, mardi 4 février. Quoi qu’il en soit, les résultats des élections municipales des 15 et 22 mars s’annoncent illisibles.
Dans le Grand Lyon, les écologistes abordent les élections municipales et métropolitaines avec le vent dans le dos. Ils espèrent bénéficier de leur stratégie d’autonomie, de l’urgence environnementale et de la dislocation du système Collomb.
De la commune à la région, le pouvoir s’éloigne des citoyens et se concentre dans les mains de quelques édiles. Entretien avec le politiste Rémi Lefebvre, pour mieux cerner les failles démocratiques du système de pouvoir local en France.
À l’échelle communale, la distance entre les citoyens et leurs élus est censée être la plus réduite. Pourtant, ce pouvoir local converge dans des instances intercommunales, dont les visages et les tractations sont moins connus des électeurs.
Dans la sous-préfecture du Loir-et-Cher, le maire sortant, Jeanny Lorgeoux, espère rempiler pour un septième mandat en recyclant les mêmes recettes. Dans la ville, en souffrance depuis la fermeture des usines Matra, de nombreux habitants rêvent d'un changement.
En investissant le député guyanais Lénaïck Adam, candidat à Saint-Laurent-du-Maroni, le parti présidentiel espère s’implanter dans un territoire où il est largement absent. À un mois et demi des élections municipales, le parti a aussi annoncé son soutien à quatre maires sortants.
Face à la victoire annoncée du député RN Louis Aliot, favorisée par un essoufflement de la droite aux manettes depuis des décennies dans une ville gangrenée par la pauvreté et le clientélisme, la gauche compte créer la surprise.
Le premier ministre a lancé sa campagne au Havre, vendredi 31 janvier, au son des cornes de brume. Malgré la contestation sociale, il a décidé de mener la bataille des municipales en tête de liste, sa seule chance de conserver la ville.
Ces dernier mois, la campagne des élections n’a été qu’une timide toile de fond. Les 15 et 22 mars, chacun ira voter mollement pour quelques pistes cyclables de plus ou de moins, en attendant la prochaine échéance sérieuse.
Convaincue que la droite, qui a toujours délaissé l’Est parisien, possède dans ces quartiers populaires de la capitale des réserves d’électeurs, Rachida Dati a entrepris de les séduire. Comme mercredi dans le XIXe arrondissement.
Dans la plus grande ville de la région Centre, les partis de gauche et écologistes, avec des citoyens non encartés, se sont regroupés pour tenter de reprendre la mairie à la droite. Ce rassemblement n’aurait jamais vu le jour sans un long travail de politisation citoyenne.
Deux membres du gouvernement, Didier Guillaume et Jean-Baptiste Lemoyne, espéraient être candidats aux municipales à Biarritz, sur deux listes différentes. Ils ont dû renoncer, à la demande de l’Élysée. La ville, endettée et à la population vieillissante, a d’autres priorités qu’un duel fratricide.
Sous prétexte de vouloir élargir la majorité, La République en marche soutient des maires sortants, issus de la droite, qui se sont ardemment opposés au mariage entre personnes de même sexe ou ont censuré des campagnes de prévention mettant en scène des couples homosexuels.
À Rouen, LREM, le MoDem, les centristes et LR se retrouvent derrière la candidature d’un chef d’entreprise. Il a fait fortune dans la palette de bois et possède également le journal et le club de rugby locaux. Portrait.
Près de huit Nantais sur dix utilisent Tri’Sac. Mais ce système de tri et de ramassage des déchets, quasi unique en France, fonctionne mal. Sa gestion illustre les tensions entre socialistes et écologistes au sein de la majorité sortante.
Partie en campagne avant tout le monde, la candidate LREM Violette Spillebout ne lésine pas sur la dépense. Emprunts, dons, prêts des colistiers : elle a déjà rassemblé 178 000 euros. Plus que ses concurrents. Et davantage que le candidat le plus dépensier de 2014.