Chaque année, les professionnels de la montagne se retrouvent dans la cité des ducs de Savoie pour le salon Grand Ski. Un rendez-vous obtenu par le patron de l’agglomération Xavier Dullin, aussi conseiller régional de la majorité Wauquiez, alors même que cet élu dirige la société prestataire de l’événement, filiale de l’Institut Mérieux.
Au-delà de la mairie, Jean-Luc Moudenc et Antoine Maurice s’affrontent aussi pour la présidence de Toulouse-Métropole. En cas de victoire d’Archipel Citoyen, d’autres candidatures émergeront au sein de la liste d’union de la gauche ou parmi les élus des communes environnantes.
Le parquet de Tarbes a requis la condamnation du maire LR de la ville, Gérard Trémège, pour « travail dissimulé ». L’audience s’est tenue dans une salle quasiment vide, sans le prévenu, soucieux de ne pas plomber sa campagne pour le second tour des municipales.
On parle souvent des « affaires » au niveau national. Mais elles minent la confiance dans la politique à tous les échelons. Et notamment au niveau municipal. Mediapart s’est penché sur plusieurs villes où la campagne électorale est marquée par des soupçons de corruption, d’emprise mafieuse, des plaintes pour violences sexuelles ou des accusations de sexisme.
Du fait de la présence du militant antiraciste Madjid Messaoudene, jugé « clivant », le maire communiste sortant n’a pas fusionné avec les Insoumis au second tour des municipales. Le socialiste Mathieu Hanotin se voit ouvrir un boulevard pour conquérir la dernière grande ville rouge de France.
Un tiers des colistiers du candidat RN de cette ville du Valenciennois souhaite abandonner. Ils disent subir menaces de poursuites et intimidations pour ne pas rendre publique leur décision.
Dans la conquête de la mairie, le milliardaire Mohed Altrad, aux méthodes contestées, s’associe avec le trublion du web Rémi Gaillard, et deux autres têtes de liste aux valeurs écologistes et situées à gauche de l’échiquier politique.
Dans des villes comme Strasbourg, Bordeaux et Tours, le parti majoritaire s'allie à la droite faute d'être dans la capacité de parler aux écologistes et à la gauche modérée. La République en marche continue de déplacer son centre de gravité.
Sans alliance globale, ni avec Les Républicains ni avec les troupes du dissident Cédric Villani, la candidate de LREM à Paris se dirige vers un échec presque inéluctable. La maire du Ve, qui la soutenait jusque-là, a finalement décidé de rallier Rachida Dati.
À Rennes, Nantes ou Paris, les verts et les roses se sont alliés pour le scrutin du second tour des municipales prévu le 28 juin. Mais à Lille et Strasbourg, les duels entre le PS et EELV s’annoncent sans merci.
Au Havre, où Édouard Philippe est arrivé en tête au premier tour, la fusion des listes de gauche a échoué. Le premier ministre peut désormais se contenter de mobiliser son électorat.
Selon l’évolution de la situation sanitaire, une « clause de revoyure » interviendra quinze jours avant le scrutin. Cette solution, avant tout motivée par le redémarrage des investissements publics, est cependant loin de faire consensus.
Pressé d’en finir avec le « boulet » des municipales, l’exécutif s’oriente vers une organisation du second tour à la fin juin. L’hypothèse fait consensus sur le plan politique, mais elle pose des questions sanitaires et démocratiques.
Le Parlement se réunit cette semaine pour organiser le report du second tour en juin, en maintenant les résultats du premier. La solution fait consensus parmi les forces politiques, moins parmi les juristes et les politistes. Et l’incertitude n’est pas levée sur la possibilité d’organiser un scrutin dans trois mois.
Mediapart a demandé à Matignon et à l’Élysée d’avoir accès à la documentation d’intérêt public nécessaire, en vertu d'une loi de 1978, sur le maintien du premier tour des municipales. En vain. Nous avons donc saisi la Commission d’accès aux documents administratifs (CADA).