Dossier Présidentielle 2012: Nicolas Sarkozy, président sortant
Même s'il ne s'est pas encore déclaré, le chef de l'Etat est candidat à sa propre succession: entretiens, stratégie politique, analyses de son bilan et de son programme.
Les adhérents de l'UMP votent depuis samedi pour ou contre le projet du parti pour 2012, qui n'est pas le programme du candidat Sarkozy, mais il devrait – au moins en partie – s'inspirer. Promesses déjà faites en 2007, bla-bla, nouveautés, mesures dignes de celles du FN : Mediapart a passé au crible la quarantaine de propositions.
Le candidat UMP a détaillé son programme : d’abord détruire François Hollande, puis construire des frontières, partout, en Europe, en France et jusque dans les têtes. L’enfermement pour se protéger des hordes barbares : jamais la droite classique n’était allée aussi loin dans cette mise en scène d'un nouvel ennemi intérieur.
A quelques semaines de la présidentielle, le chef de l'Etat a annoncé plusieurs mesures, dont l'introduction d'une TVA sociale qu'il a longtemps rejetée. Au risque de l'impopularité et de l'inefficacité. D'autant que les plus importantes n'entreraient en vigueur... qu'après la présidentielle.
A quatre jours du premier tour, les défections à droite se multiplient. En quelques heures, six anciens ministres de Chirac et de Sarkozy ont annoncé leur soutien – bien tardif – au candidat socialiste. L'UMP panique. Récit.
« Il fait campagne tout seul », observent ses alliés radicaux. Un candidat isolé, une équipe de campagne divisée entre deux stratégies, des cafouillages entre parti, QG et Elysée, des ministres qui anticipent la défaite et des militants démoralisés. À une poignée de jours du premier tour, la campagne de Nicolas Sarkozy prend l'eau.
En 2007, Nicolas Sarkozy promettait «70 % de ménages propriétaires». Objectif loupé : en cinq ans le taux de propriétaires est passé de 57 % à 58 %, une progression semblable à celle du précédent quinquennat. Impossibilité pour les plus modestes d'accéder à la propriété, endettement et précarisation des classes moyennes, baisse du pouvoir d'achat, dispositifs sacrifiés sur l'autel de la rigueur : le projet sarkozyste a été oublié en cours de route.
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L’incarcération de l’ex-chargé d’affaires de la très fortunée Liliane Bettencourt a brusquement souligné l’enjeu vital d’une réélection pour Nicolas Sarkozy : échapper aux juges grâce à l’immunité judiciaire du président de la République. Jamais un président sortant, dès son premier mandat, n’a été cerné par autant d’affaires dont l’argent est le seul ressort, entre financement politique et enrichissement personnel. Inventaire en forme d’alerte civique.
En 1997, selon nos informations, Nicolas Sarkozy a emprunté 1,68 million de francs auprès de l'Assemblée nationale pour acheter son appartement de l'île de la Jatte. Bien loin des plus de 3 millions de francs qu'il avait évoqués. Reste donc un trou de près de 2 millions de francs dans le montage financier, qui reste inexpliqué.
C’est devenu une habitude. Le chef de l’Etat s’appuie dans nombre de ses interventions sur le « modèle » allemand pour justifier ses choix politiques. Bien souvent, il fantasme une Allemagne d’opérette qui n’existe pas, ment éhontément, oublie de mentionner les réalités allemandes qui le dérangent. Retour sur trois ans d’élucubrations.
Rencontre avec 24 personnalités, écrivains, ouvriers, militants associatifs, policiers, magistrats, médecins, enseignants, artistes, chercheurs, chanteurs. Retrouvez toutes les vidéos.
Lâché par une grande partie de ses troupes, Hervé Morin s'est déclaré candidat à la présidentielle pour faire exister les idées du centre, des «idées neuves», selon sa formule. Pourtant, sur le plan économique, les principales propositions de son parti sont identiques à celles de l'UMP. Revue de détail.
A moins d'un mois du premier tour, Nicolas Sarkozy tente de rattraper son retard : un déplacement éclair par jour, des discours « pot pourri » sans thématique, et quelques confidences distillées à des journalistes triés sur le volet. En attendant la présentation de son projet, « la semaine prochaine ».
Des mois que l'UMP annonce « la reconquête ». Mais à 90 jours de la présidentielle, le mouvement doit composer avec un président-candidat embourbé dans son bilan, dont la campagne ne décolle pas. Dans l'état actuel du pays, Nicolas Sarkozy n'a-t-il pas déjà perdu ? Il ne reste en tout cas plus grand-chose des trois ingrédients de sa victoire de 2007.