Cherchant à minimiser l’affaire Benalla, la secrétaire d’État Marlène Schiappa avait affirmé que le sujet n’intéresse pas « les gens ». Mediapart a arpenté sa ville du Mans, des beaux quartiers à une base de loisirs plus populaire. Beaucoup se disent blasés de la politique, de l’« ancien » comme du « Nouveau monde ».
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Les dix jours d’auditions à l’Assemblée et au Sénat ont permis de retracer plus précisément la chronologie de l’affaire impliquant l’Élysée, mais surtout de soulever les incohérences sur la « sanction » prononcée par le Palais ainsi que les zones d’ombre sur le rôle tenu par l’ancien collaborateur d’Emmanuel Macron. L'enquête du Sénat reprendra en septembre.
Il n’y a pas d’Alexandre Benalla à l’Élysée sans Emmanuel Macron, auquel le premier doit tout. Mais il n’y a pas non plus d’affaire Benalla sans le soutien apporté par le président de la République à son homme de confiance. C’est cette couverture, jusqu’au mensonge, qui en fait une affaire d’État.
Comme prévu, les deux motions de censure soutenues par Les Républicains d'un côté et par les groupes de la gauche de l'autre ont été rejetées à l'Assemblée nationale. Cette journée, dense et tendue, était le dernier avatar d'une crise politique du pouvoir qui laissera des traces.
Grâce à une vidéo inédite, Mediapart révèle à nouveau le rôle joué par Vincent Crase, vu au côté d'Alexandre Benalla le 1er mai 2018 en train d’interpeller un homme. Mis en examen pour « violences en réunion » et « immixtion dans l'exercice d'une fonction publique », ce salarié de LREM va être licencié, a annoncé mardi Christophe Castaner.
Alexandre Benalla a bien procédé à des interpellations lors de la manifestation du 1er mai, contrairement à ce qu’il déclare. Deux nouvelles vidéos que diffuse Mediapart révèlent comment, avec Vincent Crase, employé de LREM, il participe au maintien de l’ordre de façon musclée.
Un échange entre Édouard Philippe et Jean-Luc Mélenchon sur la vertu en politique, le 24 juillet à l'Assemblée, offre peut-être l'une des meilleures clés de compréhension de l'affaire Benalla. En oubliant l'éthique, “Jupiter” se trouve liquidé. Ne reste plus que le prince, machiavélien, qui légitime son autorité par la démonstration de son exercice.
Alexandre Benalla a pris part aux opérations de maintien de l’ordre de la journée du 1er mai, avant les événements survenus sur la place de la Contrescarpe, selon une vidéo publiée vendredi 27 juillet par Libération. Le rapport d’enquête de l’IGPN, rendu public au même moment, cherche encore une fois à circonscrire l’affaire à de simples dysfonctionnements internes à la préfecture de police.
L’affaire Benalla a bousculé La République en marche au Palais-Bourbon. S'ils disent avoir encaissé les coups et mûri politiquement durant cette séquence éprouvante, les députés ont finalement décidé de protéger coûte que coûte Emmanuel Macron. Mardi 31 juillet seront discutées deux motions de censure, l’une déposée par le groupe LR, l’autre par les groupes FI, GDR et Nouvelle Gauche.