Berlin veut croire que l'accord sur le nucléaire iranien n'est pas mort. Près de 10 000 sociétés allemandes travaillent avec l'Iran, dont 120 avec un siège à Téhéran. Mais jusqu’où les Allemands sont-ils prêts à aller pour défendre les intérêts de leurs entreprises face aux États-Unis ?
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Derrière la volonté de permettre aux entreprises hexagonales de continuer à commercer avec Téhéran se cache une grave crise transatlantique et de vraies craintes d’un embrasement régional.
« L’Europe peut encore sauver l’accord sur le nucléaire iranien, et éviter l’embrasement régional » juge Robert Malley, l’ancien conseiller du président Barack Obama pour le Moyen-Orient et négociateur de l’accord nucléaire iranien, dans un texte publié par Orient XXI.
Après le sommet historique entre les deux Corées, en avril dernier, une autre rencontre aussi spectaculaire s’annonce, entre Donald Trump et le dirigeant nord-coréen Kim Jong-un, le 12 juin à Singapour. Mike Pompeo, ancien patron de la CIA devenu chef de la diplomatie américaine, était à Pyongyang le 9 mai, symbole du rôle crucial des agences d’espionnage dans le processus en cours.
La première étape du déménagement progressif de l’ambassade des États-Unis de Tel-Aviv vers Jérusalem, reconnue comme capitale d’Israël par Washington, sera célébrée officiellement lundi 14 mai. Les Palestiniens dénoncent une provocation et attendent, pour certains, une « journée de rage ».
En sortant de l’accord nucléaire iranien, le président Donald Trump a voulu satisfaire sa base. Mais son administration n’a aucun « plan B ». Conduite par Mike Pompeo et John Bolton, elle est condamnée à utiliser la même rhétorique belliciste et les mensonges qui justifièrent les guerres catastrophiques du début des années 2000.
Comme l’a montré l’attaque aérienne massive lancée mercredi 9 mai par Israël contre les positions iraniennes en Syrie – l’attaque israélienne la plus importante contre la Syrie depuis 1974 –, le gouvernement Netanyahou est décidé à s’opposer par tous les moyens à la présence de bases avancées de la République islamique à ses frontières. Et l’appui spectaculaire qu’il reçoit de Trump risque fort de ne pas l’inciter à la retenue.
Les forces iraniennes ont tiré des roquettes contre des positions de l'armée israélienne sur les hauteurs du Golan, près de la frontière syrienne, a annoncé tôt le jeudi 10 mai Israël, qui a répliqué en lançant contre la Syrie l'une de ses offensives les plus importantes depuis le début du conflit syrien en 2011.
Humiliés par Donald Trump, les dirigeants européens veulent sauver les intérêts de leurs entreprises en Iran, mais aussi leur partenaire iranien, le président Hassan Rohani. « Ce n’est pas la fin de l’histoire », tempère l’Élysée.
Le président des États-Unis a mis sa menace à exécution, en annonçant le 8 mai le retrait de son pays de l’« accord pourri » conclu avec l’Iran. Les conséquences s’annoncent immenses. Le président iranien s’est gardé de toute surenchère.