Les historiennes Laurence De Cock et Mathilde Larrère détricotent la brûlante actualité pour l'inscrire dans le temps long, chroniquent les tentatives d'instrumentalisation et font réfléchir à l'utilité de l'histoire et à d'autres récits.
Mai-68 a 50 ans… Toute commémoration risquant de figer cet anniversaire dans un passé révolu, les Détricoteuses préfèrent en évaluer le degré d’actualité en revisitant la chronologie, les espaces et les acteurs de ce « moment 68 ».
À l’heure où la question de l’enseignement de l’histoire agite les querelles politiques, les Détricoteuses proposent leur rendez-vous mensuel et chronologique « Historytelling », une proposition alternative de récit national, des « origines » à nos jours.
« Le peuple français donne asile aux étrangers bannis de leur patrie pour la cause de la liberté. Il le refuse aux tyrans. » Voilà ce que disait la Constitution de 1793. Aujourd’hui, on peut légitimement se demander ce que le pays a fait de cette belle déclaration.
Le français, une citadelle menacée ? Alors que les crispations sont légion, les Détricoteuses revisitent l’histoire du français, une langue vivante, changeante, construite comme un instrument de domination. Une histoire faite de coups de force, mais aussi de résistances et de merveilleux métissages qui n’ont aucune raison de cesser.
Détricoter la brûlante actualité pour l’inscrire dans le temps long, faire réfléchir à l’utilité de l’Histoire : voilà les objectifs du nouveau rendez-vous mensuel de Laurence De Cock et Mathilde Larrère. Dans ce premier numéro, les deux historiennes reviennent sur les événements en Catalogne et interrogent le « début » de l’Histoire de France.
Depuis le début du XXe siècle, le Rif se distingue par des actes de résistance aux différents oppresseurs colonialistes ou gouvernementaux. En octobre dernier, après la mort tragique d’un pêcheur, cette région du nord du Maroc s’est à nouveau embrasée. Quels sont les ressorts de ce mouvement « Hirak », auquel le roi ne réagit que par la répression ?
La semaine est capitale pour l’avenir du président Michel Temer, à son tour rattrapé par la corruption. Pourquoi la vie politique brésilienne peine-t-elle à se sortir des affaires et que se joue-t-il derrière le mouvement social actuel ?
Au lendemain de la qualification du FN pour le second tour de la présidentielle, les rues sont restées désespérément vides. Retour sur près d’un siècle d’histoire, pour saisir les causes du laborieux consensus contre l’extrême droite.
Marine Le Pen a rouvert le dossier de la responsabilité de la France dans la rafle du Vél’ d’Hiv’. En reprenant la doxa gaulliste qui prétend que « la France » était à Londres pendant l’Occupation, le Front national, fondé par des anciens de Vichy biberonnés à l’antisémitisme, tente ainsi de se dédiaboliser.
La colère gronde en Guyane, possession coloniale française depuis le XVIIe siècle. En métropole, on feint de s’étonner, comme si cette mobilisation était la première. Pourtant, ce département souffre depuis très longtemps d’un abandon par la puissance publique et l’a régulièrement fait savoir par de nombreuses manifestations.