Les historiennes Laurence De Cock et Mathilde Larrère détricotent la brûlante actualité pour l'inscrire dans le temps long, chroniquent les tentatives d'instrumentalisation et font réfléchir à l'utilité de l'histoire et à d'autres récits.
Soutien de De Gaulle au sortir de Mai-68, défense de l’école privée en 1984, « Manif pour tous », rassemblement pour Fillon au Trocadéro… malgré les a priori, la tradition de manifestation existe aussi à droite. Quelles différences historiques avec les manifs de gauche ?
Les idéologies nauséabondes nées à l’extrême droite se diffusent et se banalisent de plus en plus, surtout depuis les activités numériques et frénétiques de la « fachosphère ». Le « grand remplacement » est l’une d’elles. Les détricoteuses proposent leur contre-poison.
Les jeunes ne savent plus écrire ni compter, les instituteurs n'ont plus d'autorité et il faut revenir au port de l'uniforme : un discours en sépia sur l'école se répand sur les ondes. Ce qui a le don d'agacer nos deux historiennes.
Étrange époque que ces jours où, de Fillon à Macron, on brandit le terme révolution, cependant que la moindre vitre de banque brisée suscite des cris d'orfraie…
S'invite dans la campagne présidentielle l'idée poussiéreuse d'enseigner aux enfants un beau récit qui, des ancêtres gaulois aux colonies, leur permettrait d'être « fiers d'être Français ». Les réponses de nos deux historiennes.
Sous la forme d'une conversation WhatsApp, les historiennes Laurence De Cock et Mathilde Larrère inaugurent une nouvelle chronique de Mediapart Live, « Les détricoteuses », en se penchant sur les « effets positifs de la colonisation » évoqués notamment par François Fillon, candidat à la présidentielle.