Le 28e sommet international sur le climat a accouché mercredi 13 décembre d’un texte qui contient un signal politique vers la sortie des énergies fossiles. Mais celui-ci est truffé d’éléments de langage dictés par les lobbyistes du pétrole.
Six cadres de la compagnie pétrolière, dont son patron Patrick Pouyanné, ont été accrédités à la COP28 dans la délégation du gouvernement français. Interpellé par Mediapart, le ministère de la transition énergétique, actuellement à la table des négociations à Dubaï, refuse de reconnaître les faits.
À La Réunion, la centrale électrique de Port-Est fonctionne désormais aux agrocarburants. Mais ce n’est qu’un début pour l’électricien, qui prévoit de convertir tout son parc en Corse et dans les outre-mer. Cependant, plusieurs collectifs d’habitants et des élus pointent les vices de cette décision.
Au cœur de la COP28, les responsables politiques européens se veulent à la pointe du combat contre le réchauffement climatique. Pourtant, l’Union vient de signer un accord de libre-échange qui va augmenter les émissions carbone. Et elle ne compte pas s’arrêter là.
Alors que des chercheurs ont annoncé jeudi que 2023 serait l’année la plus chaude jamais enregistrée, les pourparlers à Dubaï autour de la sortie des énergies fossiles restent au point mort. À cinq jours de la fin du sommet, des manœuvres dilatoires bloquent toute décision.
Alors que la saison des pluies se fait de plus en plus meurtrière dans l’île des Caraïbes, reportage à Nueva Barquita, quartier de maisons « en dur » qui répond à des normes environnementales. Une expérience qui semble une goutte d’eau face aux défis que le pays doit affronter.
À Dubaï, les technologies de piégeage du carbone sont brandies par les pétroliers et les États producteurs d’énergies fossiles comme la solution miracle pour sauver le climat. Mais ces dispositifs, très onéreux et peu performants, permettent surtout de maintenir le « business as usual ».
Une analyse de la coalition d’ONG Kick Big Polluters Out révèle qu’au moins 2 456 lobbyistes des énergies fossiles ont été accrédités à la conférence internationale sur le climat de Dubaï. Un record : les émissaires des TotalEnergies, Shell, BP et autres sont quatre fois plus nombreux que l’an dernier.
Ces derniers mois, les majors pétrolières sont revenues sur leurs engagements pour la transition écologique. Sultan al-Jaber, à la tête du sommet international sur le climat de Dubaï, a soutenu, à rebours de la science, qu’il n’y avait aucun scénario prouvant que la fin des énergies fossiles sauverait le climat.
Première Amérindienne à occuper un ministère dans toute l’histoire de son pays, Sônia Guajajara est la nouvelle ministre des peuples autochtones du Brésil. À Mediapart, elle explique être venue à la COP28 de Dubaï pour convaincre de l’importance de protéger les terres indigènes et les forêts pour réduire les émissions de gaz à effet de serre.
Le géant pétrolier français a envoyé six représentants à Dubaï, et au moins 189 porte-voix d’organisations patronales dont la multinationale est membre œuvrent en coulisses. Les autres grandes majors du pétrole comptent au minimum une soixantaine d’émissaires accrédités.
En déplacement pour deux jours à Dubaï, le chef de l’État compte parmi sa délégation officielle les PDG de grands groupes aux activités néfastes pour le climat, comme le pollueur plastique Danone ou la banque JPMorgan, championne mondiale du financement des énergies fossiles.
La 28e Conférence internationale pour le climat se tient jusqu’au 12 décembre à Dubaï. Alors que le réchauffement planétaire s’accélère, la COP28 devra s’accorder sur la sortie des énergies fossiles et sur les financements pour réparer les dommages climatiques subis par les pays du Sud.
La 28e Conférence des parties sur le climat, la COP28, sous l’égide des Nations unies, s’ouvre à Dubaï. Elle est présidée par le patron émirati d’une grande compagnie pétrolière. À quoi sert la COP ? Comment agir maintenant pour le climat ? Débat dans « À l’air libre », l’émission en accès libre de Mediapart.
Le programme de l’ONU pour l’environnement a publié son rapport annuel à quelques jours de la COP28. Pour Laurence Tubiana, négociatrice en chef de l’accord de Paris en 2015, cela montre la nécessité d’obtenir un « accord ambitieux » lors de la COP28.
Les Nations unies ont publié ce mardi une synthèse des feuilles de route climat de près de 200 États. Le résultat est sans appel : s’ils sont appliqués, ces plans d’action nous mèneront vers un réchauffement compris entre 2,1 et 2,8 °C à la fin du siècle. Soit une catastrophe mondiale.