Les Amis de la Terre et Survie publient une enquête inédite sur un futur oléoduc du géant pétrolier français en Tanzanie. Ce projet écocidaire et néocolonial aura des impacts désastreux sur les plans humain, écologique et climatique. Mais la résistance s’organise.
Avec 1 300 hectares de forêt ravagés par les flammes cet été dans les gorges du Tarn, l’Aveyron a pris conscience qu’il n’était plus à l’abri des grands incendies qui jusqu’ici frappaient surtout ses voisins méditerranéens. Le département doit maintenant s’adapter à la nouvelle donne climatique.
Entre juin et août 2022, le pays a connu « un excès de décès, très vraisemblablement dû en partie à la canicule » selon l’Insee. Si l’on compare avec 2019, 11 124 personnes de plus ont perdu la vie l’été dernier. Ces premières estimations ravivent le spectre de la dramatique canicule de 2003.
Mediapart a sillonné la vallée de la Valdaine et ses environs dans la Drôme, à la rencontre d’agriculteurs qui souffrent des canicules à répétition. Des pans de récoltes grillées, des chèvres qui produisent moins de lait, des tâches nouvelles qui s’accumulent : paroles de travailleurs lessivés, et inquiets pour les années à venir.
Le début du second quinquennat Macron n’aura même pas fait illusion sur ses intentions écologiques. Depuis le début de cet été catastrophique – canicules, feux, sécheresse –, les ministres s’en tiennent à des déclarations superficielles, évitant de s’attaquer aux causes premières des dérèglements climatiques et de l’assèchement des sols.
Alors que des milliers de Français sont évacués à cause des incendies, que d’autres sont privés d’eau potable voire meurent au travail à cause de la chaleur, les ultrariches se déplacent en jet privé, bénéficient de dérogations pour pouvoir jouer au golf et accumulent les profits grâce aux énergies fossiles. Un sécessionnisme des riches que le gouvernement acte en perpétuant le statu quo climatique.
Les vagues de chaleur océanique s’intensifient, comme l’alerte la climatologue du Giec Valérie Masson-Delmotte. Elles causent le blanchissement et la dégradation des récifs coralliens, la mortalité de masse d’oiseaux marins, mais aussi des risques pour la santé humaine à cause de la prolifération d’algues toxiques.
À contresens de l’urgence climatique, le texte adopté ce matin par l’Assemblée nationale prévoit la relance d’une centrale à charbon et l’installation au Havre d’un terminal pour importer du gaz de schiste. L’État vient en prime de signer, sous l’égide de Total, un accord avec les Émirats arabes unis pour se fournir en diesel.
Alors que la France subit les impacts catastrophiques du dérèglement climatique, le gouvernement propose de faire des « petits gestes du quotidien », de débrancher les prises électriques, de couper le wifi quand on part en vacances et de « baisser un peu la clim ». Sur quelle planète vit-il ?
La France s’équipe de climatiseurs à une vitesse sidérante. Présents dans un quart des logements, ces équipements de froid sont pourtant des machines à fabriquer du chaud. Leur usage et leurs impacts soulèvent des questions éthiques trop peu discutées.
Selon une enquête du sociologue Eric Klinenberg sur la vague de chaleur qui tua 700 personnes il y a vingt-sept ans, ce sont les liens sociaux et le dynamisme urbain dans les quartiers populaires qui sauvent des vies. Pas les numéros verts.
Immeubles trop hauts, bitume omniprésent, végétation précaire : les villes sont les points chauds des vagues de canicule. À contresens des dérèglements climatiques en cours, les abattages d’arbres et le bétonnage des sols se poursuivent. Pourtant, des politiques de rafraîchissement s’esquissent.
Le Parlement européen a voté mercredi 6 juillet pour que certains investissements dans le gaz et le nucléaire soient classés comme verts. La France a été à la manœuvre de cette vaste opération de greenwashing qui pourrait, en l’état, générer de nouveaux flux d’argent vers la Russie.
Et si le climat était une victime de la guerre en Ukraine ? Face au risque de pénurie énergétique provoquée par le conflit, les pays européens préparent un recours accru au charbon et au gaz fossile. Une marche arrière alarmante, à l’heure de l’urgence climatique, qui met en lumière notre terrible retard en matière de transition écologique.
La précocité et l’intensité de la canicule actuelle démontrent à quel point l’heure n’est plus à la transition écologique mais à une écologie de rupture, sans transition. Alors qu’à l’ombre de cet événement sont tapies nombre d’injustices, il est temps de cibler les véritables fossoyeurs du climat.
Les ouvriers de la construction sont considérés comme les travailleurs les plus touchés par les dérèglements climatiques en Europe. Exigeant de lourds efforts physiques et parfois peu soucieuse du droit du travail, cette profession est tout particulièrement à risque lors des vagues de chaleur.