Jean-François Copé a fait une démonstration de force lors des journées parlementaires de l'UMP. Il veut la direction de l'UMP. Il lui reste à démontrer qu'il a quelques idées et pas seulement beaucoup d'ambition.
Nicolas Sarkozy réunit ce matin un gouvernement en lambeaux tandis que sa majorité présidentielle se déchire. La brève université de l'UMP, mardi, a mis en scène les divisions et inimitiés des ténors. Fillon, Bertrand, Copé, Pécresse ont fait feu de tout bois.
Le discours ultra droitier prononcé à Grenoble par Nicolas Sarkozy, vendredi 30 juillet, vise à clore la séquence de «l'affaire Bettencourt-Woerth» et à appâter les électeurs du Front national.
Xavier Bertrand (aux manettes du parti) ou Jean-François Copé (à la tête des députés UMP): lequel aura assez de coffre pour souffler au chef de l'Etat les idées originales qui feront sa campagne présidentielle en 2012? A deux ans du scrutin, leurs petites mains grattent déjà.
Face au pouvoir grandissant de Jean-François Copé, l'Elysée tente de reprendre la main à l'Assemblée. «Les députés qui pensaient comme le Président n'osaient plus parler!», explique un élu sarkozyste. Désormais, un petit groupe de fidèles du chef de l'Etat s'organise. Mardi soir, certains ont même été reçus à l'Elysée. Leur objectif: 2012.
Lors de la réunion du groupe UMP à l'Assemblée, mardi 23 mars, les députés se sont déchaînés contre la politique d'ouverture de Nicolas Sarkozy. Dans la foulée, le chef de l'Etat a renoncé à nommer le socialiste Malek Boutih à la tête de la Halde. Mais s'il a lâché du lest, il n'a pas renoncé sur le fond. Mercredi matin, dans un discours à l'issue du conseil des ministre, le Président de la République a ainsi déclaré: «C'est mon devoir de continuer sous le signe du refus de l'esprit partisan.»
Nicolas Sarkozy est confronté à un rejet historique de la droite, de son parti et de lui-même. Avec un score de 26% des voix le 14 mars, l'UMP a donné à la droite son plus mauvais résultat électoral depuis le début de la Ve République. Défaite amplifiée ce dimanche : le parti présidentiel plafonne à 35% des voix. Du jamais vu lors d'un second tour.
Jean-François Copé veut «un nouveau pacte majoritaire» avec l'Elysée. Surtout, il prépare une réunion à huis clos des députés UMP, mardi matin, pour mettre les pieds dans le plat.
Le politologue Richard Kleinschmager est spécialiste dela région Alsace, une des deux seules régions conservées par la droite en 2004. Il analyse le scrutin du premier tour, qui ne laisse que peu d'espoirs à l'UMP de l'emporter.
Un sondage CSA- Marianne crédite Dominique de Villepin de 10% des intentions de vote en cas de candidature à la présidentielle. Une étude BVA indique que près d'un Français sur deux souhaite qu'ilse présente en 2012. Et les sarkozystes interrogent: Villepin, combien de divisions? Mediapart a épluché les votes à l'Assemblée des huit députés soutenant officiellement DDV, sous le mandat de Nicolas Sarkozy, pour répondre à une autre question: les villepinistes, combien d'opinions?
La question doit être posée au vu de ce qui se passe àdroite. Pourquoi Henri Guaino et Eric Besson s'obstinent-ils àalimenter l'incendie du débat sur l'identité nationale, contre les inquiétudesgrandissantes de ministres et de responsables UMP? L'objectif viserait,au-delà des régionales, à refonder l'UMP sur de nouvelles bases idéologiques enéliminant au passage quelques cadres encombrants. Un Grand Soir à droite avant2012? Analyse.
Mediapart a récupéré les «éléments de langage» sur l'identité nationale récemment distribués par la direction de l'UMP à ses troupes, afin de les accompagner dans le «grand débat» hexagonal sur le sujet, initié par Eric Besson. Dans ces quelques lignes, une citation – et une seule – apparaît, du socialiste Jean Jaurès: «A celui qui n'a plus rien, la Patrie est son seul bien!» Cette phrase, le FN l'avait déjà récupérée, lors de la dernière campagne européenne...
Jeudi 12 novembre à La Chapelle-en-Vercors (Drôme), Nicolas Sarkozy a apporté «sa contribution» au débat sur l'identité nationale lancé par son ministre de l'immigration, Eric Besson. Le chef de l'Etat a prononcé un discours de combat, tout à la gloire d'une France éternelle et d'une République idéale, sans un mot pour l'Europe et l'ailleurs. Comme aux plus beaux jours de la campagne de 2007 quand il s'agissait de draguer sur les terres du Front national. Comme au temps de l'«autre politique» portée dans les années 1990 par le trio Pasqua-Séguin-Chevènement.
Jean-Pierre Raffarin, accompagné des 23 sénateurs qui menacent de ne pas voter la suppression de la taxe professionnelle, devait rencontrer Christine Lagarde mercredi 4 novembre. Ce coup de colère apparaît comme le premier acte fondateur d'un cercle – jusqu'ici très confidentiel – de nouveaux «raffarinistes».