En “Sarkozie”, un point seulement sépare l'ancien chef de l'Etat de François Hollande. Les dissensions à droite, qui sont une tradition, devraient monter d'un cran d'ici les législatives.
Battu dimanche soir, Nicolas Sarkozy a reconnu la défaite, dont il « porte toute la responsabilité ». Il a annoncé qu'« après 35 ans de mandats politiques », il allait « redevenir un Français parmi les Français » avec un « engagement dans la vie de (son) pays désormais différent ».
Les barons de la majorité ont déjà tourné la page du sarkozysme pour préparer le troisième tour, celui de la recomposition de la droite. En jeu : la succession entre Jean-François Copé et François Fillon.
Dans un entretien à Mediapart, le député UMP Etienne Pinte, proche de François Fillon, condamne la stratégie de droitisation de Nicolas Sarkozy, « un échec » : « On se trompe en reprenant des thématiques de Marine Le Pen. » Il invite ses collègues à « avoir le courage de dire (leur) désaccord ».
A quatre jours du premier tour, les défections à droite se multiplient. En quelques heures, six anciens ministres de Chirac et de Sarkozy ont annoncé leur soutien – bien tardif – au candidat socialiste. L'UMP panique. Récit.
A Caen, la campagne droitière du candidat UMP, ajoutée à son bilan, peine à convaincre. Les militants sont à la peine : « On a perdu du terrain par rapport à 2007. Les gens veulent punir le sortant ».
Nicolas Dupont-Aignan a récemment déclaré qu'il pourrait, entre autres, nommer la candidate frontiste à Matignon. Qu'est-ce qui différencie cet ex-UMP de la présidente du FN et de Nicolas Sarkozy, qu'il n'a de cesse de critiquer ? Entretien avec celui qui se présente comme « le seul candidat patriote non extrémiste ». Et vidéo.
Pour son premier grand meeting, devant environ 6 500 personnes au Zénith de Paris, François Bayrou s'est posé en candidat de l'« espoir ». À quatre semaines du premier tour, en suscite-t-il encore auprès des militants et sympathisants venus l'écouter ?
Après les grands shows de 2007, Nicolas Sarkozy est entré en campagne plus sobrement à Marseille pour son premier grand meeting. Comme pour les idées, Nicolas Sarkozy n'a pas innové. Et son trésorier promet à Mediapart une campagne moins coûteuse.
Nicolas Sarkozy a bouclé dimanche à Marseille sa première semaine de candidat UMP. Lui qui avait promis une idée par jour s'est contenté de resservir la proposition d'un « référendum » et celle de l'introduction d'une dose de proportionnelle... déjà évoquée en 2007. Son programme ? « Redonner la parole au peuple ».
Secrétaire d'Etat au commerce, Frédéric Lefebvre a passé son année à faire le tour de la France. Mais depuis que l'UMP l'a investi pour les législatives dans la 1re circonscription des Français de l'étranger (Amérique du Nord), ce proche de Nicolas Sarkozy a opportunément calé des déplacements ministériels outre-Atlantique, au cours desquels il fait campagne. Sans hésiter à faire un crochet dans une réunion UMP.
Des mois que l'UMP annonce « la reconquête ». Mais à 90 jours de la présidentielle, le mouvement doit composer avec un président-candidat embourbé dans son bilan, dont la campagne ne décolle pas. Dans l'état actuel du pays, Nicolas Sarkozy n'a-t-il pas déjà perdu ? Il ne reste en tout cas plus grand-chose des trois ingrédients de sa victoire de 2007.
L'UMP leur a préféré un ministre, une personnalité, un cacique. Ecartés par la commission d'investiture pour les législatives, ces élus locaux UMP s'estiment plus « légitimes » pour conduire la bataille. Aujourd'hui, ils disent « basta », dénoncent des investitures « au mépris du terrain », une absence de parité et promettent d'aller « jusqu'au bout ».
L'état-major de l'UMP a décidé d'imposer son conseiller opinion Guillaume Peltier, ancien du FN et ex-bras droit de Philippe de Villiers, à Tours, pour les législatives. Cette investiture, qui se fait avec la bienveillance du maire PS, déclenche une levée de boucliers d'une partie de l'UMP locale.
D'après des chiffres inédits transmis par le CSA, 52% des propos tenus par Nicolas Sarkozy depuis septembre 2009 relèvent du «débat politique national», et 48% de ses fonctions régaliennes. Pour son discours de Toulon, le rapport est même de 59 contre 41%.
Pour garder les centristes dans le giron présidentiel tout en chassant sur les terres frontistes, Nicolas Sarkozy a trouvé la solution: reconstituer le parti unique, cette machine UMP qu'il avait mise sur pied pour faire le plein de voix dès le premier tour en 2007. L'émergence de quatre courants au sein de l'UMP ces dernières semaines ne doit donc rien au hasard. Décryptage d'une stratégie téléguidée par l'Elysée.