L'UMP leur a préféré un ministre, une personnalité, un cacique. Ecartés par la commission d'investiture pour les législatives, ces élus locaux UMP s'estiment plus « légitimes » pour conduire la bataille. Aujourd'hui, ils disent « basta », dénoncent des investitures « au mépris du terrain », une absence de parité et promettent d'aller « jusqu'au bout ».
L'état-major de l'UMP a décidé d'imposer son conseiller opinion Guillaume Peltier, ancien du FN et ex-bras droit de Philippe de Villiers, à Tours, pour les législatives. Cette investiture, qui se fait avec la bienveillance du maire PS, déclenche une levée de boucliers d'une partie de l'UMP locale.
D'après des chiffres inédits transmis par le CSA, 52% des propos tenus par Nicolas Sarkozy depuis septembre 2009 relèvent du «débat politique national», et 48% de ses fonctions régaliennes. Pour son discours de Toulon, le rapport est même de 59 contre 41%.
Pour garder les centristes dans le giron présidentiel tout en chassant sur les terres frontistes, Nicolas Sarkozy a trouvé la solution: reconstituer le parti unique, cette machine UMP qu'il avait mise sur pied pour faire le plein de voix dès le premier tour en 2007. L'émergence de quatre courants au sein de l'UMP ces dernières semaines ne doit donc rien au hasard. Décryptage d'une stratégie téléguidée par l'Elysée.
Nicolas Sarkozy a arrêté de penser que la faiblesse de la gauche lui permettra d'emporter un second mandat. Le voici face à deux stratégies: celle d'une droitisation et d'un populisme assumé pour provoquer un nouveau 21 avril; ou bien celle d'une union nationale avec les chiraquiens et les centristes. Faut-il voir un signe dans le retour d'Alain Juppé au centre du dispositif et dans le revirement de Dominique de Villepin?
Malgré ses efforts pour jouer le jeu de l'unité, Jean-François Copé n'a pas pu tenir ses troupes. Le campus d'été de l'UMP a été l'occasion d'étaler les divisions de la majorité. Près d'un an après son arrivée à la tête de l'UMP, le secrétaire général affiche un mauvais bilan.
Jean-François Copé ouvre ce vendredi à Marseille le Campus d'été de l'UMP, «coup d'envoi de la présidentielle». La trêve imposée par Nicolas Sarkozy dans les luttes claniques du parti ne masque pas l'impasse dans laquelle se trouve la majorité pour 2012. Une UMP scindée en deux, un chef de l'Etat en difficulté et un projet se limitant à une campagne d'opposition au PS...
Eux estiment incarner une «droite de conviction» qui «défend le peuple». Elle aspire à faire du FN un «pôle de rassemblement patriote». Entre les 44 députés de la Droite populaire et Marine Le Pen, il n'y a qu'un fil. L'aile dure de l'UMP est-elle, comme elle le prétend, une «digue» contre le FN, ou une passerelle? Pour Christian Vanneste, «la balle est dans le camp de Marine Le Pen».
Mardi, les numéros deux du Nouveau Centre et du Parti radical inaugurent la permanence du parti de Borloo à Aulnay-sous-Bois (Seine-Saint-Denis). Une première application de leur confédération des centres avant l'annonce probable de la rupture avec l'UMP de Jean-Louis Borloo, jeudi 7 avril, sur France-2.
Dès mercredi, le collectif de la Droite populaire, qui regroupe les députés les plus «droitiers» de la majorité, remet les pieds dans le plat, avec l'audition à l'Assemblée d'un aumônier ultra de l'armée, qui refuse de se «déculotter» devant l'islam.
A Neuilly et Levallois, deux candidats divers droite menacent Marie-Cécile Ménard et Isabelle Balkany, amies de trente ans de Nicolas Sarkozy. A Bourg-la-Reine, Patrick Devedjian est en difficulté.
Le président sortant Jean-Yves Gouttebel, exclu du PS mais allié aux communistes, tenterait de rallier des suffrages de la droite, avec la complicité tacite de Brice Hortefeux et de son homme lige Patrick Stefanini, devenu préfet du département.
Le refrain revient sans cesse. On ne sait plus si c'est Sarkozy qui dicte le tempo ou si ce sont les médias qui ont pris le réflexe. Régulièrement, en tout cas, on peut lire que Sarkozy se «re-présidentialise».
Depuis sa sortie du gouvernement, Jean-Louis Borloo est aux abonnés absents et tarde à envoyer un message fort très attendu par ses troupes. Après avoir pris un peu de recul afin de digérer son échec à Matignon, le président du parti radical prépare son grand retour, le 9 décembre.
La bataille a démarré pour la succession de Jean-François Copé à la tête du groupe UMP à l'Assemblée. En lice, son bras droit Christian Jacob ou le centriste Jean Leonetti. En coulisse, les vieilles fractures se réveillent, entre anciens du RPR ou de l'UDF.