A peine sorti du procès Clearstream, Dominique de Villepin a réuni, mardi 27 octobre, un millier de sympathisants dans une salle parisienne. Il s'agissait de fêter le lancement de son nouveau Club, et surtout son retour en politique. L'ancien premier ministre s'est posé en force «alternative» à Nicolas Sarkozy, dont il a étrillé le bilan de mi-mandat, dénonçant une «fuite en avant» et «une personnalisation des pouvoirs».
On aurait envie d'écrire « Casse-toi, pauvre con!», en réponse aux propos du ministre de l'intérieur Brice Hortefeux tenus lors des Universités d'été de l'UMP à Seignosse (Landes). Mais puisque la vulgaire banalité raciste s'est installée au sommet de l'Etat, il faut aller au-delà de la «beauferie» ordinaire pour bien comprendre la portée de cette sinistre conversation. Et donc dire pourquoi ce propos n'est pas un dérapage mais un résumé saisissant d'une culture et d'un projet politique.
Une université d'été UMP, un ministre de l'intérieur prenant une photo avec un jeune militant Arabe sous l'œil amusé du patron des députés de la majorité. Et quelques phrases qui en disent long sur l'idéologie de Brice Hortefeux. Epinglé par une vidéo rendue publique jeudi 10 septembre par lemonde.fr, le fidèle du président est au cœur d'une polémique. La gauche dénonce le «racisme» de l'ancien ministre de l'immigration et demande sa démission. Brice Hortefeux se défend de propos racistes, tandis que Jean-François Copé, présent sur la vidéo, affirme à Mediapart qu'il «n'a pas entendu».
A l'UMP comme à l'Elysée, on pavoise: en élargissant sa majorité à Philippe de Villiers et aux chasseurs de Frédéric Nihous, Nicolas Sarkozy vient de réaliser un coup fumant lui permettant tous les espoirs pour les prochaines élections régionales. Un risque bien repéré ce matin par plusieurs responsables de gauche. Mais au fait qui est Philippe de Villiers. Petit rappel.
Le discours de Nicolas Sarkozy devant les parlementaires réunis en Congrès, lundi 22 juin, sera totalement inédit. C'est une «grande» première dans l'histoire de la République. Les autorités ont dû imaginer un protocole spécial pour l'occasion. Car la République est affaire de symboles. Et l'Elysée voit grand. Les parlementaires ne sont pas seuls convoqués: anciens présidents de la République et anciens premiers ministres sont aussi conviés à écouter l'hyperprésident. Comment la représentation nationale peut-elle accueillir honorablement le chef de l'Etat, tout en marquant son territoire et la séparation des pouvoirs? Exercice difficile avec, au passage, une victime collatérale: le premier ministre.
A une semaine des élections européennes, les sondages semblent avoir figé les positions. L'UMP et son allié Nouveau centre occupent la première place avec 26% d'intentions de vote mais le parti présidentiel se tasse légèrement. Meetings sans âme, militants sans passion, stratégie et thèmes de campagne critiqués par le patron des députés, Jean-François Copé: ça ne va pas fort dans les rangs sarkozystes.
Nicolas Sarkozy, par sa pratique du pouvoir, sa gestion de la réforme, sa vision de la société, ajoutées à son goût pour l’ostentation et à son égocentrisme, aura fini par diviser son propre camp. La droite commence à comprendre que l’agitation présidentielle dissimule un dessein qui ne ressemble en rien au projet fondateur et que le sarkozysme n’est pas un humanisme. Hyper déçue par l’omniprésident, la voici, désormais, qui tend l’oreille et accepte l’idée d’écouter la différence. Ils sont cinq à pouvoir l'incarner: Dominique de Villepin, Alain Juppé, François Fillon, Jean-François Copé et, cas à part, François Bayrou. Peuvent-ils renverser la situation? Analyse.
François Fillon engage ce mardi la responsabilité du gouvernement devant l'Assemblée: un moyen de neutraliser l'opposition de députés UMP contre le retour de la France dans le commandement intégré de l'Otan. C'est un sujet de désaccord supplémentaire: car la majorité UMP s'exaspère de plus en plus ouvertement des initiatives de l'Elysée. Certains parlementaires demandent la suppression du bouclier fiscal, d'autres s'inquiètent de l'explosion de la dette, d'autres encore déplorent les passages en force devant le Parlement ou l'annonce inopinée d'un «statut des beaux-parents». Revue de détail de cette droite que Nicolas Sarkozy inquiète.
Un mois après son départ du ministère du travail, Xavier Bertrand retrouve dimanche son siège de député. L'arrivée du patron de l'UMP devrait compliquer le jeu de son principal rival à droite, Jean-François Copé, président du groupe à l'Assemblée. Bien sûr, les proches de Xavier Bertrand s'efforcent de rassurer sur ses intentions pacifiques: «Copé a le job le plus dur de la République et il le fait très bien», déclare ainsi le député Marc Le Fur. Mais la bataille pour 2017 a commencé.
Le député de Dordogne, Daniel Garrigue, gaulliste, vient de démissionner de l'UMP pour protester contre la politique menée par Nicolas Sarkozy, jugée insuffisamment sociale et brouillonne à l'étranger. «Trop de désaccords de fond», tranche cet ancien du RPR chiraquien, auquel il avait adhéré dès sa création. Ce fidèle d'Alain Juppé voudrait désormais créer son propre parti. Rencontre.
Les proches de Patrick Devedjian le répètent: le secrétaire général de l'UMP lâchera en janvier les rênes du parti pour remplacer Brice Hortefeux au ministère de l'immigration, à l'occasion du remaniement du gouvernement. Ce compromis trouvé avec Nicolas Sarkozy permettrait au patron du «92» de sortir par la grande porte et surtout de conserver la présidence du conseil général des Hauts-de-Seine. Mais Patrick Devedjian fait monter les enchères. Tout en jouant l'apaisement sur la scène nationale et surtout dans son département, où les tensions avec le fils Sarkozy étaient très fortes.
Alors que les élus parisiens se préparaient à un duel entre les ministres Christine Lagarde et Rachida Dati pour prendre la tête de la première fédération UMP de France (31.000 adhérents revendiqués), c'est finalement le président sortant, Philippe Goujon, qui devrait solliciter un troisième mandat, contrairement à ce qu'il avait annoncé il y a plusieurs mois. Les élus de la capitale ont-ils opté pour l'apaisement ou bien faut-il y voir la main de Nicolas Sarkozy?
Un président (Jean-François Lamour) et un député-maire (Claude Goasguen) qui règlent leurs comptes en public; une élue suspendue de ses fonctions de porte-parole pour avoir osé défier Rachida Dati dans la course à la présidence de la première fédération de France: au groupe UMP du conseil de Paris, le pluralisme peine à exister. Lire également notre entretien avec Lynda Asmani qui dénonce "le retour des vieilles méthodes".
"Je ne suis ni une héritière, ni une chouchoute!" Suspendue en début de semaine de sa fonction de porte-parole du groupe UMP au conseil de Paris après avoir déclaré sa candidature à la présidence de la fédération parisienne, Lynda Asmani fait feu sur le quartier général. Elle dénonce un «retour aux vieilles méthodes», règle ses comptes avec Jean-François Lamour, évoque le rôle de Rachida Dati... Entretien avec une élue qui se présente comme «la candidate de la base».
Des députés qui critiquent le gouvernement, des ministres qui tapent sur le parti, des militants qui ne renouvellent pas leur carte. A l’UMP, ce que le secrétaire général a longtemps appelé « l’expression de la diversité » tourne au fiasco. Aujourd'hui, ce sont les chefs de file des sensibilités et formations associées qui veulent que leur voix soit entendue. L'UMP doit-elle instaurer des courants pour éviter l'implosion? Lire également notre entretien avec Louis Giscard d'Estaing.
Député et secrétaire départemental du Puy-de-Dôme, Louis Giscard d'Estaing est également membre de la commission permanente des statuts et du règlement intérieur de l'UMP. Comment analyse-t-il la "crise d'identité" traversée par son parti? Est-il favorable à l'instauration de courants? Entretien avec un membre du club des "Réformateurs", créé par Hervé Novelli en 2002.