Le premier ministre a recueilli les applaudissements du Parti socialiste en annonçant, lors de sa déclaration de politique générale, que la réforme tant décriée serait suspendue jusqu’à la présidentielle. À l’Assemblée nationale, le soulagement l’a emporté du PS à la droite Les Républicains : la voie de la non-censure est désormais ouverte.
Menacé de censure, Sébastien Lecornu, qui prononce mardi son discours de politique générale, croit en ses chances de tenir. Après des semaines de négociations, le premier ministre a réussi à obtenir la bienveillance de la CFDT et de l’aile sociale-démocrate du PS. De là à convaincre tout le groupe socialiste ?
Le président de la République estime que les forces politiques qui n’acceptent pas ses choix « sont les seules responsables du désordre ». Incapable de la moindre remise en question, il continue d’asséner ses leçons dans l’espoir de se dédouaner du pire en préparation.
Plusieurs personnalités ont fait leur entrée dans la nouvelle équipe ministérielle dévoilée dimanche 12 octobre, avec comme dénominateur commun leur fidélité au président de la République. Plusieurs ministres, dont Sébastien Lecornu, sont notamment visés par des procédures judiciaires.
Une semaine après une première tentative avortée, Emmanuel Macron a nommé une équipe où ses soutiens ont une fois encore la part belle. Bruno Retailleau et Manuel Valls quittent le gouvernement, Rachida Dati et Gérald Darmanin restent, quelques hauts fonctionnaires et patrons font leur entrée. Mais pour combien de temps ?
La reconduction de Sébastien Lecornu à Matignon, cinq jours après sa démission, est stupéfiante parce qu’insensée. Le président de la République a définitivement renoncé à aligner ses décisions sur les aspirations populaires. Seule compte à présent la conservation du pouvoir.
Peu après 22 heures, l’Élysée a annoncé dans un communiqué la reconduction du premier ministre démissionnaire, à qui le président « donne carte blanche ». Celui-ci a « accepté – par devoir – la mission qui [lui] est confiée ».
Les appels à la démission du président de la République se multiplient et sont désormais exprimés par certains de ses alliés politiques. Depuis un an, rares sont ceux, au sein du camp présidentiel, à savoir expliquer les choix du chef de l’État. Encore plus rares sont ceux à échanger avec lui pour tenter de les comprendre.
Le patron de LR a assuré qu’une alternative à la dissolution est possible, en reprenant les obsessions de l’extrême droite. Le RN continue quant à lui de réclamer la démission du président de la République. Et assure qu’il censurera tout nouveau gouvernement.
Quelques heures après la démission du gouvernement, le président de la République a accordé à Sébastien Lecornu deux jours supplémentaires pour mener d’« ultimes négociations » avec la droite et offrir un nouveau sursis à l’exécutif. Déjà, la dissolution de l’Assemblée nationale est dans tous les esprits.
Quatorze heures après l’annonce de la composition de son gouvernement, immédiatement critiqué et menacé d’implosion, le premier ministre Sébastien Lecornu a présenté lundi matin sa démission à Emmanuel Macron, qui l’a acceptée.
Sourd à la censure de son gouvernement précédent, Emmanuel Macron a renommé une équipe quasi identique et rappelé Bruno Le Maire. Au-delà même d’une chute qui semble inéluctable, la crise politique prend une dimension nouvelle. Déjà, Bruno Retailleau et LR menacent de claquer la porte.
Pour éviter une chute inéluctable, le premier ministre a annoncé qu’il renonçait à l’usage de l’article 49-3. Une première pour un gouvernement minoritaire et une manière habile de gagner quelques semaines. Les réactions perplexes des oppositions l’ont toutefois confirmé : la censure guette toujours.
Sébastien Lecornu devrait annoncer d’ici à mardi la composition de son gouvernement. En attendant, l’équipe de François Bayrou est encore en place, ne se contentant pas toujours d’expédier les affaires courantes. Une pente glissante du point de vue démocratique.
À la veille d’une mobilisation sociale surveillée de près, Sébastien Lecornu a reçu les dirigeants du PS sans rien leur dévoiler de ses intentions. Dans le camp présidentiel, l’urgence d’un accord avec les socialistes fait désormais l’unanimité. Mais jusqu’où céder ?
Décrit par ses amis comme un virtuose de la combinaison politique, le nouveau premier ministre a quelques boulets au pied : sa gestion du dossier calédonien, une enquête judiciaire le visant, la bascule de son département à l’extrême droite… Tandis que ses convictions sont peu connues.