Bruno Retailleau, Annie Genevard, François-Noël Buffet, Othman Nasrou, Patrick Hetzel, Sophie Primas... Le gouvernement de Michel Barnier compte de nombreux entrants, pour beaucoup issus de la ligne la plus conservatrice du parti Les Républicains.
Emmanuel Macron a nommé samedi le gouvernement le plus à droite depuis douze ans. Derrière Michel Barnier, toutes les droites y figurent, quitte à bafouer les résultats du 7 juillet. La nomination de Didier Migaud à la justice fait figure de caution de gauche. Pour le reste, le coup de barre est aussi clair que l’édifice paraît bancal.
Pressé par les oppositions, le nouveau premier ministre refuse de communiquer les documents préparatoires au budget 2025 et jure découvrir « une situation très grave ». Mediapart révèle deux des courriers que Matignon refuse de communiquer.
Le patron des députés de la Droite républicaine et le secrétaire général de l’Élysée ont largement encouragé la nomination de cet « homme de consensus », qui a surtout su s’arranger avec lui-même et ses propres idées.
L’ancien commissaire européen, issu du parti Les Républicains, a été nommé premier ministre au terme de nombreux jours de discussions avec la droite et l’extrême droite. Une décision qui vient piétiner les messages des urnes, sans rien régler d’une situation dont le président de la République demeure le seul responsable.
Après avoir écarté la nomination de Lucie Castets à Matignon, le chef de l’État reprend ses consultations dans l’espoir de trouver une personnalité à même de poursuivre ses politiques. Grand perdant des élections législatives, le camp présidentiel refuse de partager le pouvoir. Et cherche une cohabitation sans alternance.
Comme les autres grands projets, les Jeux olympiques ne sont pas qu’un événement passager mais une manière d’exercer le pouvoir : sans vote, sans transparence sur les dépenses d’argent public, avec des promesses écologiques intenables.
Autour de Lucie Castets, une équipe de proches et les partis du NFP s’organisent pour pousser sa nomination comme première ministre. Même si Emmanuel Macron y consentait, les défis structurels d’un gouvernement minoritaire de gauche restent entiers.
Le camp présidentiel a perdu deux élections en un mois, la France n’a plus de gouvernement de plein exercice, le Parlement est en veille, mais l’exécutif continue de gouverner comme si de rien n’était. Sahara occidental, nominations diplomatiques, mouvements préfectoraux : les décisions se multiplient, les critiques aussi.
Matignon a fait ouvrir à la dernière minute le palais d’Iéna, siège du Conseil économique, social et environnemental, pour que le premier ministre et le ministre des affaires étrangères Stéphane Séjourné puissent assister aux premières loges au spectacle tiré depuis la tour Eiffel.
Sur les sabotages du réseau TGV comme sur l’interpellation de militants écologistes pourtant blanchis, le ministre de l’intérieur démissionnaire a communiqué sans précautions, quitte à être démenti par les faits.
Dans un rapport publié lundi, la Cour des comptes s’alarme du déficit de 8 millions d’euros dans le budget de la présidence de la République. Les voyages, les réceptions et les dîners d’État organisés par Emmanuel Macron sont l’objet de vives critiques des magistrats financiers.
Le Nouveau Front populaire a eu beau proposer le nom de Lucie Castets, Emmanuel Macron ne varie pas de ligne : pour lui, la gauche n’a pas gagné et n’a pas de majorité viable. Le chef de l’État espère geler le temps politique pour convaincre LR de sceller un accord, et les socialistes de rompre avec La France insoumise.
Le président de la République nage en plein confusionnisme. Il reconnaît avoir perdu les élections, mais refuse d’en tirer les conséquences, rêvant de continuer de mener la politique qui l’a conduit dans le mur, ainsi que la France. Ses manigances pour rester au pouvoir constituent une menace pour l’État de droit.
Gabriel Attal et seize membres du gouvernement sont à la fois au gouvernement, chargés des affaires courantes, et au Parlement, députés depuis le 7 juillet. Une situation qui a facilité la réélection de Yaël Braun-Pivet et qui suscite un débat animé, au nom de l’atteinte à la séparation des pouvoirs.