Le Nouveau Front populaire a eu beau proposer le nom de Lucie Castets, Emmanuel Macron ne varie pas de ligne : pour lui, la gauche n’a pas gagné et n’a pas de majorité viable. Le chef de l’État espère geler le temps politique pour convaincre LR de sceller un accord, et les socialistes de rompre avec La France insoumise.
Le président de la République nage en plein confusionnisme. Il reconnaît avoir perdu les élections, mais refuse d’en tirer les conséquences, rêvant de continuer de mener la politique qui l’a conduit dans le mur, ainsi que la France. Ses manigances pour rester au pouvoir constituent une menace pour l’État de droit.
Gabriel Attal et seize membres du gouvernement sont à la fois au gouvernement, chargés des affaires courantes, et au Parlement, députés depuis le 7 juillet. Une situation qui a facilité la réélection de Yaël Braun-Pivet et qui suscite un débat animé, au nom de l’atteinte à la séparation des pouvoirs.
Détruite par la dissolution de l’Assemblée nationale, devancée par la gauche aux législatives, la minorité présidentielle s’imagine encore avoir la main sur la donne politique. Incapable d’entendre le message des urnes, elle continue de donner des leçons à tout le monde, depuis sa réalité parallèle.
La haute fonctionnaire chargée de l’égalité et de la diversité ne sera pas reconduite cette année, malgré un investissement et un engagement reconnus. Elle paie, entre autres, la crainte de voir l’extrême droite remporter les législatives.
En marge d’une commémoration à l’appel du 18 juin, le chef de l’État a repris des propos d’extrême droite sur la transidentité et l’immigration pour critiquer le programme du Nouveau Front populaire.
Alors que l’extrême droite n’a jamais été aussi proche du pouvoir, le président de la République s’est employé mercredi à attaquer la gauche unie, placée sur le même plan que le Rassemblement national. Une stratégie irresponsable, à rebours des valeurs républicaines qu’il prétend défendre.
Le président de la République a lancé mercredi la campagne des législatives au cours d’une conférence de presse. Trois jours après avoir dissous l’Assemblée nationale, sa stratégie est simple : diaboliser les « blocs extrêmes ». Sans trace d’idées nouvelles ni de mea culpa.
En annonçant la dissolution de l’Assemblée nationale, le président de la République espère s’imposer de nouveau comme seul rempart face à l’extrême droite. Mais cette stratégie est aujourd’hui usée jusqu’à la corde. Et fait prendre un risque majeur à tout le pays.
Dimanche, le Rassemblement national a obtenu plus de 30 % des voix, très loin devant le parti présidentiel, sévèrement sanctionné. Le président de la République a suivi la demande de l’extrême droite en annonçant des élections législatives les 30 juin et 7 juillet.
Emmanuel Macron s’invite jeudi soir dans les journaux télévisés de TF1 et de France 2, à la veille de la fin officielle de la campagne. Cette manière de faire campagne jusqu’à la dernière heure méprise l’esprit des règles sur l’équité du temps de parole entre les candidats.
Les services du premier ministre n’ont pas donné suite aux alertes, y compris écrites, concernant le management brutal de la porte-parole du gouvernement. Prisca Thevenot est notamment accusée d’avoir qualifié de « putes » deux de ses collaboratrices.
Accaparé par la situation sécuritaire, le gouvernement peine à ouvrir un horizon politique à propos de l’archipel. Au sein même du camp présidentiel, des voix appellent à confier une mission de médiation à des personnalités extérieures.
En réprimant les mobilisations étudiantes de soutien à la Palestine, l’exécutif, à un mois d’élections européennes périlleuses, tente de donner des gages à un électorat âgé, jugé allergique au désordre. Une dangereuse stratégie de court terme.
Le premier ministre a prononcé jeudi un discours censé incarner le « sursaut d’autorité » du gouvernement, faisant de grossiers clins d’œil à l’électorat de droite et d’extrême droite. Pour avoir des mesures concrètes, applicables et financées, il faudra attendre deux mois.
Le président de la République a évoqué, lundi 15 avril, la possibilité d’organiser la cérémonie d’ouverture des Jeux olympiques au Trocadéro ou au Stade de France en cas de menace sécuritaire. C’est la première fois que de tels scénarios sont évoqués… à trois mois de l’événement.