Alors que les plans sociaux et les fermetures de sites industriels s’enchaînent, le risque d’une désindustrialisation irréversible du pays n’est plus à écarter. Pourtant, le ministre de l’industrie Marc Ferracci n’en dit rien, et n’esquisse aucune stratégie pour contrer le désastre possible.
Alors qu’ArcelorMittal poursuit son plan social de suppression de plus de 600 emplois, beaucoup demandent la prise de contrôle des sites sidérurgiques français par l’État. Par principe, le gouvernement refuse : l’addition serait exorbitante. Mais est-elle vraiment plus élevée que celle de la perte d’un secteur stratégique ?
Invoquant la crise de la sidérurgie, le groupe a annoncé la suppression de 600 emplois sur ses sites du nord de la France. Mais la crise n’explique pas tout. Depuis que Mittal a mis la main sur le premier groupe mondial d’acier, la base productive européenne a systématiquement été sacrifiée.
Lors de l’assemblée générale de LVMH jeudi 17 avril, Bernard Arnault a défendu une position anti-européenne et proche de celle d’Elon Musk. L’aboutissement d’une évolution politique, alors que l’empire du luxe commence à vaciller.
La reprise de l’entreprise chimique par le groupe chinois Wanhua se révèle un nouveau bradage industriel : le repreneur va faire main basse sur 80 années de recherche, brevets, procédés. Il s’assure ainsi un monopole sur tous les dérivés du chlore en Europe. Avec la bénédiction du gouvernement français.
Le tribunal de commerce de Lyon vient d’attribuer la reprise de l’usine chimique au groupe chinois Wanhua, qui conservera 54 emplois sur 300. Le projet de reprise en société coopérative par des salariés est écarté.
Trump a annoncé revenir en arrière sur les droits de douane imposés à l’Europe, mais pas ceux imposés à la Chine. En France, les premières estimations de l’impact de cette hausse sur l’économie ne sont pas alarmantes. Pour autant, de Bercy au Medef, on profite de la situation pour promouvoir des réformes néolibérales.
L’homme d’affaires bordelais a été mis en examen vendredi pour avoir détourné de l’argent au préjudice des enseignes Gap, Camaïeu et Go Sport, dont il était propriétaire. Il a été placé sous contrôle judiciaire, avec l’interdiction immédiate de diriger ou de gérer une société.
Les défaillances d’entreprises qui se sont produites en cascade en 2024 vont continuer à faire sentir leurs effets sur l’emploi en 2025. D’autant qu’elles risquent de se maintenir à un niveau élevé.
Les deux plus grands groupes d’édition français se sont lancés dans des projets immobiliers à grande échelle. Bien trop vite et sans prendre en compte les critiques, dénonce le personnel dans les deux cas. Ces projets éclairent le changement de logique à l’œuvre dans le secteur.
Sous couvert de faciliter la vie des entreprises, le projet de loi de simplification discuté à l’Assemblée nationale prône la dérégulation et l’affaiblissement de la démocratie locale. Avec des conséquences écologiques et sociales certaines, dénoncent les députés de gauche.
Frais de conseil exorbitants, rémunération somptuaire des dirigeants, investissements ralentis… Des documents exclusifs démontrent la gestion calamiteuse de la célèbre enseigne par son actionnaire, le fonds d’investissement allemand Mutares, depuis 2021. L’entreprise et ses 130 magasins sont menacés.
Méconnu du grand public, le fonds d’investissement allemand ferme usine sur usine en France ces dernières semaines. Pourtant, contre toute attente, il a récemment reçu un courrier de félicitations du président de la République.
Après le plan de sauvetage, le gouvernement feint de croire que tout est réglé dans le groupe informatique. À l’intérieur comme à l’extérieur, personne n’y croit. Tous redoutent une vente à la découpe. Tout se met en place pour que cette affaire devienne un scandale d’État.
Après des mois à payer par intermittence ses fournisseurs, le nouveau dirigeant de l’enseigne, Frédéric Merlin, assure à Mediapart qu’il est rentré dans les clous. Mais il lui reste à racheter les murs du grand magasin parisien. Trouvera-t-il les fonds ?
Dans l’indifférence générale, la vague actuelle de plans sociaux et de fermetures d’usines prend des allures de catastrophe économique. Alors que la part de l’industrie est déjà au plus bas, celle-ci pourrait atteindre un seuil irréversible, plombant durablement toute l’économie française.