ll aura fallu onze jours de grève et des troubles à l'ordre public en Corse pour que le gouvernement Hollande-Valls se rende publiquement à l'évidence: la SNCM, si elle doit survivre, doit passer par le redressement judiciaire. Nouvel épisode d'un exécrable et interminable feuilleton.
Micheline de Rivaud a porté plainte en 2011 pour contester les conditions dans lesquelles s’est faite la succession de son père, l’écartant du contrôle du groupe Rivaud. Le dossier, pourtant « classé sensible », a d’abord été égaré. Maintenant il est oublié. La justice ne semble guère pressée de faire la lumière sur un dossier au cœur de l’empire Bolloré.
Les faits sont têtus et éloquents. L'accord conclu avec GE aboutit au démantèlement d'Alstom, rétréci au tiers de ses activités antérieures et au prix d'un montage financier digne des pires spéculateurs. Montebourg a encore frappé. Et cette fois-ci, pas dans le vide, hélas. Parti pris.
L’horizon semblait se dégager sur le dossier Alstom. Vendredi, l’Élysée annonçait avoir choisi la candidature de General Electric, accompagnée d'un rachat par l'État des 20 % du capital d’Alstom détenus par Bouygues. Sauf que ce dernier exige 35 euros par action, alors que le gouvernement lui en propose 28. Bouygues va-t-il faire capoter l’accord qui permet à Alstom d’échapper au démantèlement ?
Un an après l'effondrement d'un immeuble au Bangladesh, la proposition de loi sur la responsabilité juridique des entreprises vis-à-vis de leurs sous-traitants se heurte au barrage du patronat. Le Medef et l'Afep ont pris en main les groupes du CAC-40. Mediapart publie les documents.
Avant de quitter la présidence du groupe, Jean-René Fourtou a exercé un dernier plan de stock-options, revendues tout de suite après. Résultat de cet aller-retour : 15,3 millions d’euros. En douze ans, il a accumulé un capital de plus de 100 millions d’euros.
Qui a demandé une enquête confiée à une officine sur le mari d’Anne Lauvergeon ? Vendredi 16 mai, le tribunal de Paris tentait de démêler le vrai du faux dans cette sombre affaire d’espionnage au sein d'Areva, sur fond de scandale Uramin. Compte rendu d’audience.
Sept ans après, le rachat d'Uramin, payé au prix fort par Areva, reste hautement radioactif. La Cour des comptes s’est saisie du dossier et a décidé de faire un signalement auprès du parquet financier. Un autre rapport interne à Areva avait été fait en décembre 2011 pour tenter de comprendre cette affaire. Mediapart analyse ces deux documents.
Le président de la commission des finances du Sénat, Philippe Marini, a fait adopter un amendement rappelant que les frais précomptés pratiqués par AXA sont bien interdits. Plusieurs salariés ont été licenciés pour avoir dénoncé les pratiques du groupe.
Tandis que le patronat tient le discours de l’austérité et évoque la suppression du Smic, Pierre Gattaz, président du Medef, et Denis Kessler, tête pensante du patronat, augmentent leurs rémunérations. Comment nouer un pacte de responsabilité dans de telles circonstances, s’interroge le PS. Les patrons du Cac 40 sont prêts à toutes les réformes sauf à renoncer à leurs salaires.
Quel que soit le repreneur – Alstom a voté en faveur de GE –, le démantèlement se profile. Les syndicats demandent une entrée au capital pour préserver son intégrité. Le gouvernement recherche une alliance industrielle semblable à celle de Safran-GE dans les moteurs d’avions.
Commercial chez Axa et syndicaliste CDFT, Stéphane Legros vient de voir confirmer son licenciement par le ministère du travail. Sa faute ? Avoir dénoncé des pratiques de son employeur et en avoir parlé à Mediapart.
En obtenant un répit pour qu’Alstom examine les offres de reprise par General Electric et par Siemens, l’exécutif est parvenu à éviter une vente précipitée au groupe américain. Mais en pleine discussion sur le pacte de responsabilité pour les entreprises, Hollande a constaté que les patrons ne lui faisaient toujours pas confiance. Il joue aujourd’hui sa crédibilité en matière industrielle.
Panique à l'Élysée. L'industrie française fout le camp. Alstom est promis au démantèlement. Par un Américain ou un Allemand. Sanction d'un capitalisme sans capital. Exemplaire, en effet.
Un rachat de la branche énergie d'Alstom par General Electric ou Siemens ? Les syndicats sont tenus à l'écart des négociations en cours et ne sont pas même officiellement informés de l'opération. Le démantèlement du groupe et des licenciements massifs sont-ils inéluctables ? Arnaud Montebourg rejette tout projet de nationalisation, même partielle.
À la dernière minute, l’allemand Siemens a fait une proposition pour contrer l’offre de l'américain General Electric sur Alstom. C'est un vrai soulagement pour le gouvernement français, tétanisé par la succession de faillites industrielles. Déjà, on parle d’un Airbus de l’énergie et d’un Airbus des transports. Cette perspective de sortie honorable ne peut masquer des faiblesses réelles. Retour sur vingt ans de liquidation industrielle.