Patron exécutif du groupe Carrefour, José Luis Duran va prochainement être écarté, selon nos informations. En pleine crise financière, sur fond de chute de la Bourse, pourquoi les deux nouveaux actionnaires du géant mondial de la distribution, Bernard Arnault et le fonds Colony Capital, ont-ils pris cette décision? Parce qu'ils veulent démembrer le groupe, comme des échos de presse leur en prêtent l'intention? En tout cas, le jeu de chaises musicales qui se profile revêt une importance inhabituelle: à l'heure où Nicolas Sarkozy répète sa volonté de lutter contre les excès des fonds spéculatifs, il faut surveiller de près ces travaux pratiques.
Renault a annoncé, vendredi 10 octobre, le départ de la direction opérationnelle de Carlos Ghosn, PDG depuis trois ans. Il est remplacé par l'actuel numéro deux, Patrick Pelata. Une prise de distance envisagée «de longue date», selon le communiqué de Renault. Mais cet événement intervient après des mois de tourmente pour le groupe français: annonce de suppression de plusieurs milliers d'emplois en Europe et en France, fermeture partielle de l'usine de Sandouville (Seine-Maritime)...
Le conseil d'administration d'Air France doit approuver jeudi le passage de témoin à la direction de l'entreprise. Jean-Cyril Spinetta conservera juste ses fonctions de président du conseil d'Air France-KLM. Pierre-Henri Gourgeon, numéro deux de la compagnie depuis dix ans, lui succède à la présidence d'Air France. Non sans mal: le poste était très convoité. Cette succession survient au moment où le transport aérien est en pleines turbulences, pris dans le choc d'un pétrole cher.
Renault a confirmé la suppression de 5.000 emplois en Europe. Les syndicats de Renault accusent le groupe de faire payer aux salariés un «échec» stratégique. Depuis sa nomination à la présidence en 2005, Carlos Ghosn a géré d'une main de fer le constructeur automobile. Mais lui a-t-il donné la capacité de se réinventer? Analyse. Lire aussi chez Renault, la grande saignée sociale est confirmée.
Les administrateurs d'Alcatel-Lucent ont tenu un conseil par téléphone ce lundi 1er septembre après-midi pour arrêter leur choix sur la nouvelle direction du groupe. Leur décision devrait être annoncée d'ici à mercredi. Serge Tchuruk, qui dirige le groupe depuis treize ans, risque d'imposer une dernière fois sa marque. Sa préférence va à un tandem formé par Philippe Camus et Ben Verwaayen. Comme à chaque changement important de direction, le monde des affaires se passionne et s'entremet. Chacun soupèse son influence.
C'est l'épilogue d'une bataille judiciaire que Mediapart avait racontée par le menu: le tribunal de grande instance de Paris a condamné, le 10 juillet, la société Oléron Participations (contrôlée par Alain Minc et Pierre Bergé), et plusieurs sociétés alliées, à payer la somme de 13,9 millions d'euros à la société Ciga Luxembourg, propriété de l'industriel italien Carlo de Benedetti. Une affaire qui en dit long sur les mœurs du capitalisme parisien.
L'assemblée générale d'Alcatel-Lucent s'est tenue vendredi. Serge Tchuruk, président du conseil, et Patricia Russo avaient à s'expliquer sur le bilan catastrophique d'une fusion qui, au bout d'un an, s'est terminée par une perte de 3,5 milliards. Furieux, les actionnaires ont vivement critiqué les rémunérations en hausse de la directrice générale. Sans effet.
"Le marché applaudit la fusion", ont relevé Gérard Mestrallet et Jean-François Cirelli. Mais le marché a été beaucoup aidé. En 2007, Suez et Gaz de France ont dépensé 2 milliards d'euros pour racheter leurs actions, afin de soutenir leur cours. Suez dépensera encore 300 millions dans cette opération d'ici à fin juin. Outre une augmentation substantielle des dividendes, les actionnaires du nouvel ensemble n'ont pas à se plaindre: il y aura un dividende exceptionnel après la fusion.
Tout va aller très vite maintenant. Deux ans et demi après la première annonce politique, Gaz de France et Suez vont lancer leur fusion. Après l'avis du comité central d'entreprise rendu lundi, les deux groupes vont achever les opérations boursières d'ici à fin juillet. Les salariés de Gaz de France voient ce rapprochement avec angoisse. Pour eux, "Gaz de France est mort". Mediapart publie une étude interne réalisée auprès des cadres, qui souligne leur amertume. Lire également: 2,3 milliards d'euros pour les actionnaires.
Les fonds d'investissement Colony Capital et Eurazeo ont annoncé le 5 mai avoir pris 17,52% du capital d'Accor et leur intention de monter jusqu'à 30% dans le groupe hôtelier. Mais qui est ce fonds Colony? Retour sur cet étrange investisseur et son dirigeant français Sébastien Bazin, qui achète aussi bien des immeubles que Carrefour, Buffalo Grill ou le PSG.
Les salariés d'Airbus en France ont massivement suivi l'appel à la grève lancé ce jeudi par l'intersyndicale du groupe. Ils protestent contre le traitement inéquitable du groupe entre la France et l'Allemagne. EADS avait prévu de vendre trois sites allemands et trois sites français. Finalement, seuls les sites français seront cédés. Les usines allemandes restent dans le groupe, faute de repreneur.
L'examen des 30 premiers «documents de référence» des grandes entreprises du CAC 40 l'atteste : les revenus des grands patrons ont atteint de nouveaux sommets historiques en 2007. En plus des salaires et des avantages divers, ce sont surtout les plus-values sur stock-options et, dans certains cas, les dividendes, qui ont véritablement explosé. Avec cette enquête, Mediapart publie un tableau qui récapitule l'ensemble des rémunérations de 43 dirigeants et détaille, dans un second article, les revenus du PDG le plus fortuné: «Bernard Arnault, le milliardaire boulimique».
Maintenant que l'on connaît le détail du rapport d'enquête de l'AMF sur l'affaire EADS, il est instructif de se replonger dans la stratégie de défense mise au point depuis deux ans par le groupe Lagardère. Dénégations, esquives, habiletés: ce retour en arrière en dit long sur les sytèmes de communication des grands groupes. Ainsi que sur les liens consanguins avec le monde de la presse ou des médias.
Le conseil d'administration du groupe s'est réuni mardi 25 mars, dans un climat de forte inquiétude. Car le mariage entre le Français Alcatel et l'Américain Lucent a tourné au désastre : plus de 16.000 suppressions d'emploi annoncées; 3,5 milliards d'euros de perte; une capitalisation boursière tombée de 28 à 8,2 milliards. Notre enquête sur ce groupe, emblématique des mutations du capitalisme, sera mise en ligne en trois volets.
Le conseil d'administration de la compagnie aérienne italienne a accepté, samedi 15 mars, l'offre de rachat présentée par Air France-KLM. Mais les conditions financières sont très dures. Si le gouvernement Prodi est prêt à les accepter, Silvio Berlusconi, qui veut remporter les législatives d'avril, hésite.
A Gandrange (Moselle), les salariés d'ArcelorMittal attendent de connaître leur sort. Leur patron Lakshmi Mittal, semble décidé à fermer la moitié de l'usine, comme il l'a annoncé en janvier. Mais des repreneurs sortent peu à peu du bois. Leur constat : le site peut-être viable, à condition d'investir dans l'outil et la formation. Selon notre enquête, le groupe Mittal a interrompu tout investissement significatif dans l'usine et envisageait même de fermer une partie de l'usine depuis la fin de l'année 2005.